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Riss dans «adn» : «Le combat n’est jamais fini»

Riss dans «adn» : «Le combat n’est jamais fini»

Dans «adn», Riss réagit aux archives de la rédaction de «Charlie hebdo», des attentats qui l’ont touché le 7 janvier 2015 et de leur impact sur la société française.

Par Hugo Domenach - Publié le 19.12.2024

Riss pour «adn». Crédits : D. Allard / INA.

L’exercice n’a pas été facile. Car pour Laurent Sourisseau, plus connu sous le nom de Riss, revoir les archives de Charlie hebdo, cela revient à se replonger dans le traumatisme de la violence subie lors des attentats du 7 janvier 2015 où il a été grièvement blessé, et que la plupart de ses collègues et amis de la rédaction ont été assassinés. Pourtant, il retrouve tout de même le sourire en les voyant disserter sur les Français et les soldes lors d’une conférence de rédaction issue du documentaire de Daniel Leconte, C’est dur d’être aimé par des cons. Il rappelle que leur dénominateur commun à tous, «c'était quand même de se marrer». Et si le rescapé a pensé plusieurs fois à raccrocher les pinceaux, il se sent bien dans ce journal dont il est aujourd’hui le directeur de la rédaction. «C’est une mini société idéale où l'individu peut s’épanouir mais a besoin pour cela du collectif».

L’archive la plus douloureuse à regarder a été pour lui un sujet du JT sur la grande marche républicaine qui a eu lieu après les attentats. Le dessinateur, qui était alors blessé et sur son lit l'hôpital, déplore que les Français doivent «subir un événement dramatique pour retrouver une forme d’unité». Et si le soir des attentats une grande partie de la France s’est réunie pour soutenir les victimes, certaines voix discordantes se sont fait entendre, notamment à travers des reportages dans les banlieues des grandes villes françaises. Riss considère que ceux qui condamnent leur caricature n’ont «pas résolu certaines choses» concernant la place de la religion dans la société.

À travers son journal, le dessinateur poursuit inlassablement ses combats pour la liberté et la laïcité et refuse de rendre les armes. «Les terroristes n’ont pas gagné parce que le combat n’est jamais fini», assure-t-il. Il continue d’avancer avec ses blessures sans espoir de pouvoir un jour les cicatriser. «La résilience, c’est un mot qui a été inventé pour rassurer l’entourage».

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