Acteur ou comédien ? Alain Delon explique la différence sur le plateau de Bernard Pivot en 1996. Selon lui, les comédiens auraient une « vocation ». Les acteurs, eux, se retrouveraient sur la toile « par accident », comme Jean Gabin qui était un militaire ou Lino Ventura, un catcheur. Invité d’«adn», l'émission de l'INA, Reda Kateb lui, préfère ne pas choisir entre les deux. Car s’il est une personnalité forte, une gueule qui crève l’écran, il a été plongé tout petit dans la marmite du théâtre puisque son père, acteur remarqué pour son rôle de policier dans Rabbi Jacob, l’a emmené très tôt en coulisse lorsqu’il montait sur les planches.
Mais si Reda veut dire « plaisir » en arabe et Kateb « scribe », il n’était donc pas seulement prédestiné à manier la langue de Molière à cause de son nom. Car outre son père, qui exprime un certain ras-le-bol d’être assigné à des rôles d’étranger sur le plateau de FR3 en 1992, son grand-oncle, Yacine Kateb, était un écrivain et poète, fondateur de la littérature algérienne moderne. Après avoir visionné une de ses interviews datant de 1956 dans laquelle il raconte son rapport à la langue française, Reda Kateb, qui a mis en scène son œuvre, Le cadavre encerclé, en 2003, raconte son influence sur lui.
Face aux archives, Reda Kateb évoque également son admiration pour Louis de Funès, Jean Gabin ou Lino Ventura ; les petits boulots exercés dans sa jeunesse et qui nourrissent son jeu d’acteur ; Le rire médecin, l’association des clowns à l’hôpital dont il est parrain et qui lui a inspiré son premier film en tant que réalisateur ; Montreuil près de Paris où il vit aujourd’hui ; ou encore son chien Polo dont il ne se sépare jamais, y compris sur le plateau d'«adn».