Guillaume Canet possède au moins un point commun avec Michel Audiard : lorsqu’il fait des films, il prend soin de bien s’entourer. « C’est toujours plus sympa de travailler avec des gens qu’on aime avec des cons », synthétise-t-il devant une archive du mythique réalisateur en pleine conversation avec Charles Aznavour et Lino Ventura. Bien s’entourer, mais pas forcément de gens célèbres. Agnès Varda déplorait le « star système » et ces réalisateurs qui « montent des films comme des affaires », Canet, lui, nuance le propos car deux types de cinémas peuvent coexister.
Si l'acteur-réalisateur aime bien s’entourer, c’est peut-être pour éviter de se retrouver face à lui-même. Car derrière le sourire charmeur se cache « un anxieux » assumé qui s’inquiète pour l’avenir de ses enfants à l’heure du réchauffement climatique, aime les montées d’adrénaline provoquées par les sports extrêmes et tient à « profiter de la vie un maximum pendant qu’il en est encore temps ». Un point commun avec Jean-Paul Belmondo, un autre acteur boxeur dont il se sent proche dans la manière d’aborder les rôles mais dont il redoute la solitude des dernières années de vie : « Je n’ai pas l’impression qu’on l’a accompagné ».
Un de ses plus importants compagnons fut son « père spirituel », Jean Rochefort avec qui il partageait la passion du cheval. À l’origine, il avait même choisi d’embrasser une carrière de cavalier avant de se « péter tout le côté gauche » à 13 ans. Un accident qu’il raconte tout comme la manière dont l’acteur lui a mis le pied à l’étrier dans le milieu du cinéma. Mais il n’y a pas que le grand écran dans la vie. « Il y a quelque chose au-dessus de ce métier » racontait Romy Schneider à propos de sa relation passionnelle avec Alain Delon. « Il faut vivre, aimer, pleurer, se réparer, ne pas enchaîner film après film, coup après coup, être épuisé, n’avoir plus rien à dire », confirme Guillaume Canet.
