1994 : l'espoir après le Nobel de la paix pour Arafat, Peres et Rabin

« Le prix Nobel de la paix a été attribué cette année conjointement au chef de l'OLP, Yasser Arafat, au Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et à son ministre des Affaires étrangères, Shimon Perès ». Le 14 octobre 1994, comme l'annonçait Bruno Masure sur France 2, le très prestigieux prix Nobel récompensait les efforts de paix dans le cadre du conflit israélo-palestinien.

Ce sujet, disponible en tête d'article, faisait ensuite le portrait des lauréats de ce Nobel de la paix « à trois têtes ». Il y avait le dirigeant israélien, « Rabin, qui a gravi tous les échelons de la hiérarchie militaire et qui a participé aux combats les plus durs », le chef de l'OLP, « Arafat, milliardaire, révolutionnaire, terroriste pour les uns, libérateurs pour les autres » et surtout le Ministre des Affaires étrangères israélien, « Shimon Perès, longtemps jugé comme inconsistant, loser, éternel rival de Rabin, c'est lui, en fait, le véritable artisan des accords avec l'OLP ».

De l'espoir et des critiques

L'attribution de ce prix Nobel marquait un point culminant dans l'espoir de paix au Proche-Orient. De mauvaises circonstances, un processus de paix « trop rapidement couronné », des lauréats discutés : c'était aussi l'occasion de critiques. Dans l'archive ci-dessous, TF1 détaillait : « Certains critiquent l'attribution de ce prix à Yasser Arafat. C'est le cas de l'un des membres du comité Nobel qui a donné sa démission, estimant que le passé de terroriste du chef de l'OLP lui interdisait de recevoir le prix Nobel ». La chaine de télévision était allée demander « en Israël comment la population a accueilli la nouvelle ».

Début décembre 1994, les trois lauréats étaient reçus à Oslo pour que le Nobel leur soit officiellement décerné. À quelques dizaines de mètres du lieu de réception, comme le rapportait TF1 ci-dessous, « un groupe d'Israéliens opposés au processus de paix protestent contre l'attribution du prix Nobel à Yasser Arafat et brandissent les photos des victimes du terrorisme ». Ces images, ainsi que celles des lauréats, laissaient place à une fin du sujet vaguement optimiste : « Il semble que Rabin et Arafat veuillent profiter de l'attribution du prix Nobel pour dire à leurs opinions publiques que le processus de paix n'est pas aussi menacé qu'on pourrait le croire ».

Sur France 2, le commentaire n'était pas beaucoup plus assuré. La journaliste y évoquait un symbole, mais surtout une paix « balbutiante », « fragile ». À raison, si l'on en croit les 30 années qui suivirent.