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La phrase choc de Nicolas Sarkozy quelques jours avant les émeutes de 2005

La phrase choc de Nicolas Sarkozy quelques jours avant les émeutes de 2005

Après la mort d'un adolescent, tué par la police lors d'un contrôle routier, le gouvernement a appelé au calme. L'espoir est d'éviter un scénario similaire à celui qui avait précédé les émeutes de 2005. À l'époque, deux jours avant la mort de Zyed et Bouna, le déclencheur de celles-ci, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy créait la polémique en assimilant les riverains de la dalle d'Argenteuil à de la « racaille ».

Par Romane Sauvage - Publié le 29.06.2023
Nicolas Sarkozy et les banlieues - 2005 - 02:20 - vidéo
 

L'ACTU.

Ne pas jeter de l'huile sur le feu. Tel semble être le mot d'ordre de l'exécutif fin juin 2023 après la mort de Nahel M., 17 ans, lors d'un contrôle routier à Nanterre. La scène, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, montre un policier tirant sur le conducteur qui démarre son véhicule. Le soir même et en réponse, des violences éclataient dans plusieurs banlieues, dont la cité Pablo Picasso de Nanterre.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin a évoqué des images « extrêmement choquantes » et « pas conformes à ce que nous souhaitons comme intervention de la police ». Puis, il annonçait la garde à vue du policier et l'ouverture de deux enquêtes, avant la mise en examen de l'intéressé. Le Président Emmanuel Macron, a également appelé au calme et à ce que « la vérité soit faite dans les meilleurs délais », tout en qualifiant d'« inexcusable » et d'« inexplicable » la mort de Nahel M.

Une stratégie qui tranche avec celle empruntée tout au long de l'année 2005 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur.

LES ARCHIVES.

27 octobre 2005 : Zyed Benna et Bouna Traoré mouraient électrocutés après avoir tenté de d'échapper à un contrôle de police. Cet événement déclenchait, en quelques jours, une vague d'émeutes dans les banlieues françaises. Dans l'archive proposée en tête d'article, France 3 faisait retour sur le climat tendu dans les banlieues depuis quelques mois, alors que le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy défendait une politique de fermeté et enchaînait les petites phrases chocs. Ce sujet permet de comprendre un peu mieux l'embrasement à l'époque et la prudence aujourd'hui de l'exécutif.

Deux jours avant la mort de Zyed et Bouna, Nicolas Sarkozy se rendait dans le quartier de la dalle d'Argenteuil, à proximité de Paris, pour y rencontrer des CRS. Il y était accueilli par des cris, des insultes et des jets de projectiles. Une femme à sa fenêtre le hélait. Il répondait alors : « Vous en avez assez de cette bande de racailles ? Bah, on va vous en débarrasser. » Déjà, quelques mois plus tôt, l'homme politique avait provoqué une très vive polémique en proposant de « nettoyer au Karcher la cité des 4 000 » à La Courneuve.

Même dans son propre camp, comme on l'entendait sur cette archive, certains regrettaient « les formules chocs utilisées ces derniers mois ». Et la journaliste de souligner « un franc-parler qui ne ferait que mettre de l'huile sur le feu ». Au gouvernement, Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances insistait : « Il ne faut pas dire aux jeunes qu'ils sont des racailles, il ne faut pas dire aux jeunes qu'on va leur rentrer dedans ou qu'on va leur envoyer la police, il faut y aller avec une volonté d'apaiser. » Quinze ans plus tard, ce mot d'ordre aurait-il été entendu par l'exécutif ?

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