L'ACTU.
Un jeune homme de 17 ans, Nahel, a été tué par la police lors d'un contrôle routier mardi 27 juin, à Nanterre (Hauts-de-Seine). Selon France Info, un policier a été placé en garde à vue pour « homicide volontaire ». Selon le média, les proches du jeune homme « veulent également porter plainte pour "faux en écriture publique", car ils estiment que les policiers ont menti en affirmant que le conducteur leur avait foncé dessus. »
Suite à cet événement, des tensions ont éclaté dans plusieurs villes de France et en particulier à Nanterre. Dans la nuit du 27 au 28 juin, plusieurs personnes ont été interpellées.
L'ARCHIVE.
« Dérisoire et provocante, seule une carcasse de voiture calcinée témoigne de cette flambée de violences qui a embrasé en quelques instants tout un quartier de cette cité de la banlieue lyonnaise. » Les premières « émeutes » urbaines d'ampleur en France ont eu lieu en 1979, à la Grappinière, à Vaulx-en-Velin, près de Lyon. On parlait alors d'« incident ». C'était deux ans avant que les banlieues lyonnaises ne s'embrasent à partir des Minguettes et fassent l'objet d'une plus grande médiatisation.
FR3 Rhône Alpes se rendait sur place le lendemain pour essayer de comprendre ce qui fut « presque une émeute », déclenchée par l’arrestation d'un adolescent pour un vol de voiture. Celui-ci, se trouvant coincé, s'était ouvert les veines avec un tesson de bouteille. Lorsque la police avait tenté de l'emmener, la population du quartier s'était opposée aux forces de l'ordre. Bilan : cinq policiers, dont un commissaire, blessés, et cinq véhicules et une ambulance des pompiers endommagés.
Le journaliste détaillait : « Akim, 17 ans, poursuivi par des policiers se réfugie dans un appartement de ce quartier de la Grappinière. Dans l'appartement, le jeune malfaiteur se taille les veines du bras et c'est ensanglanté que les policiers l'emmènent. Dehors, ils sont reçus à coups de pierre et bouteilles par les camarades du jeune algérien. » Une version que confirmaient deux femmes, riveraines, interrogées : « Il y avait tous ces gens qui le poursuivaient avec des armes et tout, il a pris la bouteille une fois qu'il avait fini de la boire et il l'a cassé sur la table de la cuisine et puis il s'est ouvert les veines. Ils l'ont traîné comme s'il ne s'était rien passé, il avait les veines ouvertes. » Et d'ajouter : « Quand on a vu tout le sang gicler partout (...), il y avait plein de sang partout, les bonnes femmes, ils ont pris des cailloux et commençait à les lancer aux policiers. »
Le maire condamne les violences
« On peut hasarder toutes les hypothèses sociologiques, 40 % de Maghrébins dans ce quartier, la promiscuité, le racisme qui en découle, la délinquance des grands ensembles, tentait d'analyser le reporter. Explications sans doutes réelles, mais incomplètes. Il faut leur ajouter le mal-entendu de la peur. C’est en voyant Akim ensanglanté que la population a libéré, spontanément, instinctivement sa violence, par solidarité ».
Un représentant du maire de Vaulx-en-Velin donnait la version des autorités : « Il y a des actes que nous ne pouvons admettre, n'est-ce pas, des actes de banditisme, qui rendent la vie impossible aux gens du quartier. Ça, nous le condamnons. Il faut d'ailleurs souligner au passage le sang froid dont a fait preuve la police dans l'opération qu'elle a menée à la recherche du malfaiteur. Il faut par conséquent désapprouver, condamner les actes de banditisme. Même s'ils sont dans les difficultés, les jeunes, même désemparés, n'ont pas le droit de s'en prendre aux biens des travailleurs. »