Nicolas Sarkozy en 2005 : « Le terme "nettoyer au Kärcher" est un terme qui s'impose »

La candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse affirme jeudi 6 janvier vouloir « ressortir le Kärcher de la cave » pour « nettoyer les quartiers ». « Je vais ressortir le Kärcher de la cave. Cela fait dix ans qu'il y est et il est temps de l'utiliser. Il s'agit de remettre de l'ordre dans la rue », a déclaré la candidate à la présidentielle dans un entretien à La Provence, en reprenant quasi mot à mot une expression utilisée par Nicolas Sarkozy quand il était ministre de l'Intérieur et restée dans les annales politiques.

Juste après la mort en juin 2005 d'un garçon de 11 ans devant chez lui à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), Nicolas Sarkozy s'était rendu une première fois sur place et avait annoncé sa volonté de « nettoyer au karcher » la cité des 4000 où habitait la victime. La formule n'avait pas été filmée mais la journaliste du Monde Marion Van Renterghem l'avait confirmée à Libération : « La première fois qu'il a prononcé cette phrase, c'était dans l'appartement, devant la famille. Il n'y avait ni caméra ni journaliste, sauf moi qu'il n'a pas identifiée comme telle car je me trouvais dans l'appartement avant lui, depuis plusieurs heures, à discuter avec la famille. »

Il reviendra une dizaine de jours plus tard et justifiera alors la formule, comme on le voit dans l'archive en tête de cet article : « Le terme "nettoyer au Kärcher" est un terme qui s'impose car il faut nettoyer cela », dit-il face à des jeunes de la ville.

Il appuiera plusieurs fois ses propos de vouloir « nettoyer » les quartiers du pays, et celui de La Courneuve en particulier. « On va donc nettoyer, au propre comme au figuré, la cité des 4000 ».

« Je veux nettoyer les quartiers », affirme désormais à son tour Valérie Pécresse, employant la même sémantique.

Après l'épisode du « kärcher », plusieurs immeubles de la cité des 4000 à La Courneuve ont été démolis et le quartier a fait l'objet depuis d'une profonde rénovation urbaine.