Le discours prononcé par Jacques Chirac le 2 septembre 2002 au Sommet de Johannesburg est resté dans les mémoires comme un discours historique avertissant de l'urgence de la lutte contre le dérèglement climatique. Il a été prononcé devant un parterre de leaders mondiaux avec l'objectif de provoquer chez eux une prise de conscience de l'absolue nécessité d'une action commune, la seule capable de sauver la planète. Ce sommet devait au yeux du président français exprimer « haut et fort » le désir de protection de l'environnement et d'aide au développement des pays les plus pauvres. À noter que ce discours alertant la communauté internationale et l'appelant à prendre conscience des périls qui menaçaient la planète a été préparé par le conseiller du président de l'époque, Nicolas Hulot, avec Jean-Paul Deléage, historien des sciences de l’environnement.
L'archive en tête d'article, issue du Soir 3 d'Elise Lucet, revenait sur ce sommet que Georges Bush Jr. avait boudé. Il résumait la proposition du président français d'établir une taxe mondiale sur les transactions financières pour venir en aide aux pays émergents ou celle de l'Europe d'atteindre les 15% d'énergies renouvelables en 2015. Proposition qui s'était heurtée au refus des pays producteurs de pétrole et des Américains. Pour Jacques Chirac, partisan d'une alliance mondiale pour le climat, il y avait donc urgence. C'est dans ce contexte tendu qu'il allait prononcer son discours, pointant la responsabilité des nations développées dans le changement climatique désormais avéré, et « engagé, déclarait-il, du fait de l'activité humaine ».
Ses mots glaçants parlaient d'une « menace planétaire ». Il l'affirmait avec force : « il n'est plus temps de jouer chacun pour soi ». Jacques Chirac précisait néanmoins que ce changement climatique était encore « réversible », et que « lourde serait la responsabilité de ceux qui refuseraient de le combattre ». Le point d'orgue de ce discours allait être une phrase en particulier, celle dans laquelle Jacques Chirac avertissait solennellement: « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas. Prenons garde que le XXIe siècle ne devienne pas pour les générations futures celui d'un crime de l'humanité contre la vie ».
Jacques Chirac "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs"
2002 - 00:25 - vidéo
Une phrase entrée dans la postérité
Un avertissement historique mais qui restera sans vraie grande décision concrète. Dans un message posté sur les réseaux sociaux en août 2019, en réaction aux incendies en Amazonie, Emmanuel Macron a à nouveau tenté d'alerter l'opinion internationale en reprenant à son compte la phrase de Jacques Chirac.
En novembre 2021, le discours de Jacques Chirac résonnait toujours lorsqu'en conclusion de la COP26 de Glasgow, ses organisateurs ont déclaré que ces discussions étaient « la dernière grande opportunité de reprendre le contrôle » du climat. Ces mots ont pris encore plus de force en 2022, alors qu'au sortir d'un des étés les plus chauds, les conséquences et les dérèglements se multiplient : incendies géants, tempêtes monstres, inondations dantesques.
Pour les créateurs de contenus
Un dossier spécial sur la COP est disponible sur mediaclip, l'offre vidéo de l'INA pour créer, raconter et informer.