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Nicolas Hulot, la plume de Jacques Chirac au sommet de la Terre en 2002

Nicolas Hulot, la plume de Jacques Chirac au sommet de la Terre en 2002

Le 2 septembre 2002, Jacques Chirac prononçait un discours historique au Sommet mondial de la Terre de Johannesburg. Une phrase en particulier est restée célèbre : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Elle illustrait l'inaction des dirigeants face au réchauffement climatique. L'homme qui souffla ces mots à l'oreille du président français, c'était Nicolas Hulot, lui-même inspiré par l'historien Jean-Paul Deléage.

Par Florence Dartois - Publié le 28.08.2018 - Mis à jour le 30.11.2023
La journée de Chirac à Johannesburg - 2002 - 01:45 - vidéo
 

Le 2 septembre 2002, le président de la République Jacques Chirac prononçait un discours marquant au Sommet mondial de la Terre des Nations unies, organisé à Johannesburg en Afrique du Sud. Une phrase est restée célèbre : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Ce jour-là, les mots prononcés par Jacques Chirac devant tous les grands leaders mondiaux résonnaient comme un véritable électrochoc pensait-on. Ses arguments étaient en effet puissants : « Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas. Prenons garde que le XXIe siècle ne devienne pas pour les générations futures, celui d'un crime de l'Humanité, contre la vie ».

Derrière cet avertissement se cachait la plume, notamment, d'un homme engagé depuis longtemps dans la défense de l'environnement : Nicolas Hulot, alors conseiller pour l'Environnement du président français. Ce dernier ayant été conseillé dans la rédaction de cette phrase par l'intervention de Jean-Paul Deléage, historien et proche de l'ancien ministre.

L’archive en tête d’article, tournée à Johannesburg pour le 20h00 de France 2, décrit l’ambiance qui régnait alors. Du côté des Verts présents, on ironisait sur les mesures annoncées qui n’étaient même pas financées, tel Yves Cochet, député des verts qui affirmait : « Jacques Chirac parle d'or mais ne parle pas d'argent ».

Des raisons d'espérer

Le « joker » du président, lui, refusait de parler d’échec et croyait encore à une prise de conscience écologique mondiale. Il espérait que ce discours deviendrait le déclencheur d’une politique globale commune en faveur de l’environnement. Interrogé, Nicolas Hulot défendait cette position optimiste : « Dans cette immense montagne qui va probablement accoucher d'une souris, deux-trois éléments positifs. Sur un plan psychologique, c'est quand même important, car là les derniers doutes sont levés. Alors les solutions ne vont pas sortir d'ici, elles vont être suggérées ».

Mais ce rendez-vous mondial de la Terre reflétait déjà un paradoxe, toujours d'actualité : celui de la nécessité d'une politique écologique mondiale et de mise en veilleuse des grands égoïsmes écologiques en place, illustrés alors par le refus des pays producteurs de pétrole de diminuer leur production ou des Américains d'abandonner leur style de vie. Un point positif allait tout de même émerger de ce sommet marquant un tournant psychologique, la prise de conscience des Nations sur la nécessité de développer l'aide au développement des pays pauvres. Quant à la protection de l'environnement, ce défi serait repoussé par les grandes puissances de Cop et Cop, malgré les engagements pris de baisser les gaz à effet de serre.

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