1991 : le sénateur RPR Charles Pasqua argumentait en faveur de quotas d'immigration : « Nous proposons qu’il y ait un système de quotas : par pays, on peut décider qu’il y a trop de Maghrébins, ou trop d’Africains, ou pas assez, pas assez d’Européens, ou l’on peut décider de ne recevoir personne ! »
Les quotas migratoires : mais de quoi s’agit-il exactement ?
Explications de Nicolas Sarkozy, député RPR, en 1991 : « Chaque année, on déciderait profession par profession, nationalité par nationalité, les emplois qui ne sont pas occupés par les nationaux et pour lesquels on aurait besoin de main d’œuvre étrangère. » Arrivé à la tête de son parti dans les années 2000, Nicolas Sarkozy enfonce le clou, quitte à diviser son propre camp.
Sarkozy devenu ministre de l’Intérieur présente un projet qui défend des quotas par « catégories » et plus par nationalité. En 2005, même « Dominique de Villepin hostile aux quotas quand il était lui-même place Beauvau finit par défendre la méthode Sarkozy : les quotas suivront les besoins de l’économie française. »
Retour aux quotas par nationalité
Une fois installé à l’Élysée, le président Sarkozy maintient sa position. Revenant même à son idée d’origine. Nicolas Sarkozy : « Je souhaite que nous arrivions à établir chaque année un débat au parlement, un quota, avec un chiffre plafond d’étrangers que nous accueillerons sur notre territoire. Et puis naturellement un quota par région du monde ! »
Mais les spécialistes sont plus que sceptiques : des quotas par pays seraient même inconstitutionnels. Patrick Weil, directeur de recherche au CNRS spécialiste de la question d’immigration : « Dire que l’on va prendre plus d’Américains ou d’Asiatiques que d’Africains, c’est implicitement créer une hiérarchie entre les êtres humains, leur valeur, leurs origines et ça, c'est contraire à la Déclaration universelle des droits de l’Homme, à la Déclaration française, c’est une rupture avec tous les principes fondateurs de la République française donc il faut modifier la Constitution ! »
Alors les quotas, définitivement enterrés ? Peut-être pas. Novembre 2023 : le Sénat, majoritairement à droite, a voté pour l’instauration de quotas migratoires. Avant que le texte ne repasse à l'Assemblée...