L'ACTU.
Jordan Bardella a été élu à la tête du Rassemblement national, samedi 6 novembre. C'est la première fois depuis la création du parti, il y a 50 ans, que le RN n'est pas dirigé par un membre de la famille Le Pen. Le nouveau président a cependant insisté sur son inscription dans les pas de Marine Le Pen. Une élection qui a lieu alors que l'un des représentants du parti à l'Assemblée nationale, Grégoire de Fournas, a tenu des propos racistes dans l'hémicycle jeudi 3 novembre.
LES ARCHIVES.
Depuis la création du Front national, l'hégémonie des Le Pen sur le parti a été contestée à plusieurs reprises. Jusque-là, ce fut sans succès. En 1998, Jean-Marie Le Pen désigna sa femme Jany pour mener la liste du FN aux élections européennes. Celle-ci disait alors : « C'est tout nouveau pour moi, car vous savez que je n'ai jamais été engagée en politique, je ne suis pas militante. »
Cette investiture ne plut pas au numéro 2 du parti, Bruno Mégret, qui provoqua une scission du parti et annonça sa candidature. « Je n'abandonnerai pas la barre du navire à une poignée de lieutenants et de quartiers-maîtres félons », répliquait Jean-Marie Le Pen. L'élection de Bruno Mégret comme président du FN lors d'un congrès extraordinaire du parti fut annulée. La justice donna raison au président historique : « Le parti mégretiste se voit interdire toute utilisation de signes distinctifs. Fini le nom du FN ou la flamme tricolore dans les meetings. »
Des départs en cascade
10 ans plus tard, c'est au tour de Carl Lang, deuxième sur la liste du FN pour les élections européennes derrière Marine Le Pen, de faire scission. Il est exclu du parti. En 2010, quand Jean-Marie Le Pen passa la main, il soutint sa fille au détriment de son fidèle lieutenant Bruno Gollnisch. Elle fut largement élue en 2011.
Enfin, en 2017, ce fut le principal conseiller de Marine Le Pen qui claqua la porte du parti. En 2022, Florian Philippot échoua à obtenir suffisamment de parrainages pour se présenter à la présidentielle.