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«Sans les films, nul besoin de s’asseoir sur un fauteuil de cinéma»

«Sans les films, nul besoin de s’asseoir sur un fauteuil de cinéma»

L'ancien cinéma parisien Gaumont Parnasse, désormais baptisé Pathé Parnasse, rouvre ses portes. Il ne proposera plus qu'une offre «premium» et des places plein tarif à 18,50 euros, et la promesse d'être assis très confortablement. En 1989, le magazine «Cinéma cinémas» proposait un tour d'horizon de ce qui se faisait de mieux en fauteuils de cinéma.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 13.12.2022
 

L'ACTU.

Alors que le prix d'une place de cinéma fait débat, un cinéma historique de Paris rouvre ses portes en version « premium » : le Gaumont Parnasse, désormais Pathé Parnasse. Le plein tarif est fixé à 18,50 euros. La promesse : des sièges plus larges et inclinables, disposant de deux mètres entre chaque rangée et une qualité de projection garantie.

L'ARCHIVE.

« Sans les fauteuils de cinéma, difficile de voir un film. Et sans les films, nul besoin de s’asseoir sur un fauteuil de cinéma. » Cette archive unique issue du magazine « Cinéma, Cinémas » et diffusée sur Antenne 2 en 1989, s'intéressait aux assises des salles de cinéma, dont le choix semblait tout à la fois important et complexe.

Avec un ton sérieux, le commentaire glosait sur des images de plusieurs fauteuils de cinéma : « Au moment où les diagnostics pleuvent sur l'état de santé du moribond, sa déliquescence, la crise, bref cette maladie considérée comme incurable que l'on désigne par le terme amusant de baisse de fréquentation des salles. Avouez qu'il est quelque chose d'intraitable, de digne, d'initiatique presque dans ces fauteuils célibataires ».

Le journaliste interviewait le vice-président de l'entreprise spécialisée Quinette Gallay, présenté de la façon suivante : « Jacques Tati, dont il était l'ami, lui avait demandé de concevoir un fauteuil de cinéma à trois pieds pour que le spectateur se casse la gueule ». L'intéressé, enfoncé dans un fauteuil de cinéma violet, confirmait : « je suis bien assis. »

Des fauteuils « de PDG » au cinéma

« On ne se doutait de rien. On tournait des films, on construisait des fauteuils de cinéma, la maladie n’existait pas encore, elle n’avait pas encore de nom. Rappelez-vous ces fauteuils, ils étaient durs. Aujourd’hui, ils sont mous. » Le journaliste énumérait la liste des vieux fauteuils de cinéma désormais disparus.

Et dans le futur alors ? « On n’ose pas imaginer sur quoi on va s'asseoir » pour regarder des films. L'interviewé, lui, imaginait « un fauteuil d’avion couché. » Interrogation du journaliste, « les gens seront de plus en plus tentés de s'endormir ? » Peu inquiet, son interlocuteur répondait avec un sourire : « C'est un risque, oui. »

Dans une salle où les fauteuils rouges s’entassaient, les différentes gammes étaient présentées à la caméra. Des objets simples, en tissu rouge strié et « entièrement démontable, c’est un principe de base dans le cinéma (...), tout doit pouvoir être changé très rapidement » et « faisant dans les 900 francs [225 euros environ] ». Ou des produits de luxe, des fauteuils à haut dossier, au dos en bois, où l'on y était assis « comme un PDG (...) on se sent à l’aise, aucune contrainte et disponible surtout ».

Et sinon, les sièges en forme de lit ? «Non, je n'y crois pas, parce qu'un film nécessite une attention soutenue». Fermez le ban.

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