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1990 : le bracelet électronique pour lutter contre la surpopulation carcérale

1990 : le bracelet électronique pour lutter contre la surpopulation carcérale

Nicolas Sarkozy a définitivement été condamné mercredi 18 décembre 2024 à un an de prison ferme sous bracelet électronique pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire des «écoutes». Depuis quand place-t-on les détenus sous surveillance électronique ? Retour en archives sur une innovation des années 1990.

Par Romane Laignel Sauvage - Publié le 19.12.2024
Bracelet électronique en Grande Bretagne - 1990 - 03:10 - vidéo
 

L'ACTU.

Mercredi 18 décembre 2024, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Nicolas Sarkozy dans l'affaire « Bismuth », confirmant ainsi sa condamnation à trois ans d'emprisonnement, dont un an de prison ferme. Une décision historique, il est le premier président de la République à être condamné à de la prison ferme.

Son année de prison ferme a été aménagée : Nicolas Sarkozy sera sous surveillance via un bracelet électronique. Ce petit objet, porté à la cheville, permet de contrôler la situation géographique du détenu et donc de le contraindre à vivre dans un lieu précis. Son utilisation est assez récente et n'a été introduite en France que dans les années 1990.

LES ARCHIVES.

« Une prison aux barreaux invisibles grâce à l'électronique ». En 1990, « Soir 3 » présentait à ses téléspectateurs une innovation dans le domaine carcéral : le bracelet électronique. À date, le parlement britannique étudiait un projet de loi pour pouvoir étendre l'utilisation de ces dispositifs. En France, ce type d'aménagement de peine n'existait pas encore tandis qu'aux États-Unis, il était expérimenté depuis les années 1980.

Dans le sujet disponible en tête d'article, les journalistes de France 3 avaient rencontré un prisonnier anglais, John. Grâce à son bracelet électronique, il pouvait continuer de travailler et conserver une vie sociale quasi-normale. La police, elle, le suivait en direct grâce à un ordinateur. Un soir, racontait John, il avait eu trois minutes de retard sur l'horaire qu'on lui imposait : les policiers l'avaient attendu de pied ferme.

Ce dispositif était testé dans l'espoir de résoudre la surpopulation carcérale. « Le pari : moins de petits délinquants derrière les barreaux grâce à la surveillance à distance », décrivait le journaliste. À l'époque, le principal problème que posaient ces bracelets était leur manque de fiabilité technique.

En France, le dispositif était importé à la demande de Jacques Toubon, ministre de la Justice, comme on l'entend ci-dessous. Après avoir repris les images du reportage en tête d'article, le sujet dévoilait les propositions du ministre, annoncées depuis la prison de Loos, « prison la plus surpeuplée de France ». Il espérait faire voter un projet de loi sur le sujet dès l'année suivante.

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