L'ACTU.
La Cour de cassation a rejeté mercredi 18 décembre 2024 le pourvoi de Nicolas Sarkozy dans l'affaire des «écoutes», rendant définitive sa condamnation à un an de prison ferme sous bracelet électronique pour corruption et trafic d'influence, une sanction inédite pour un ancien chef de l’État.
Jusqu'ici suspendue, cette peine, à laquelle s'ajoutent trois ans d'inéligibilité, est désormais applicable : Nicolas Sarkozy, 69 ans, va être convoqué devant un juge de l'application des peines qui devra déterminer les modalités de son bracelet électronique.
Dans ce dossier, Nicolas Sarkozy n'a cessé de clamer son innocence. Néanmoins, il est le premier ancien président à se voir condamner par la justice à une peine de prison ferme. Avant lui, Jacques Chirac s'étant vu infliger en 2011 deux ans de prison avec sursis dans le dossier des emplois fictifs de la ville de Paris.
LE MONTAGE D'ARCHIVES.
Le montage à découvrir en tête d'article revient sur l'affaire. Le 7 mars 2014, cette dernière est révélée par le journal Le Monde : Nicolas Sarkozy est soupçonné de trafic d’influence auprès d’un haut magistrat. Débute l’affaire « Paul Bismuth ».
Fin 2013, des juges ont placé Nicolas Sarkozy sur écoute. Ils cherchaient à savoir si la Libye a financé sa campagne présidentielle de 2007. Mais au bout du fil, les juges ont découvert l’existence d’une autre ligne. Sur celle-ci, Sarkozy correspondait avec son avocat, Thierry Herzog, sur une tout autre affaire, l'affaire Bettencourt. Ils apprennent ainsi qu’un haut magistrat, Gilbert Azibert, avocat à la cour de cassation, les renseignerait contre avantages. En échange de ces informations, Nicolas Sarkozy aurait promis d’aider ce haut magistrat à décrocher un poste prestigieux à Monaco. C’était en février 2014. Finalement, Gilbert Azibert n'obtiendra pas le poste.
18 mars 2014, après la révélation de l’affaire, nouveau rebondissement. Le site Mediapart publie des extraits de conversations entre Sarkozy et son avocat Maître Herzog. La révélation fait la une des JT : « principal sujet d’inquiétude, le sort des agendas de l’ex président. Ils ont été saisis par les juges de Bordeaux dans l’affaire Bettencourt. Voici comment Maître Herzog parle d’eux à son client. Il emploie l’expression, « ces bâtards de Bordeaux. », apprend-on dans le 13h de France 2.
Une enquête et des procès
Après des mois d’enquête, Nicolas Sarkozy est placé en garde à vue à Nanterre le 1er juillet 2014. Une première pour un ancien chef de l’État. Du côté de l’UMP, très peu de réactions. Le député Christian Estrosi a été l’un des rares à prendre la parole publiquement pour demander une justice équitable pour son ancien chef de parti.
Quant à Nicolas Sarkozy, dès le lendemain de sa garde à vue, il a tenté de se défendre à la télévision, dans le 20h00 de TF1 : « J’ai été profondément choqué de ce qui s’est passé. Et je ne demande aucun privilège. Et si j’ai commis des fautes, j’en assumerai toutes les conséquences. Je ne suis pas un homme qui fuit ses responsabilités. »
Le premier procès de l’affaire des « écoutes » s’était ouvert en novembre 2020, avec une première condamnation en mars 2021. L'ancien président ayant fait appel, un second procès s'était tenu en décembre 2022. Avant un prononcé de condamnation en mai 2023.