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Charles Pépin analyse la victoire de Yannick Noah à Roland-Garros en 1983

Charles Pépin analyse la victoire de Yannick Noah à Roland-Garros en 1983

MON ARCHIVE PRÉFÉRÉE - Le philosophe et romancier Charles Pépin revient sur la victoire de Yannick Noah à Roland-Garros en 1983. Un match qu’il a suivi en direct avec ses yeux d’enfant. Il nous explique en quoi ce moment l’a bouleversé et ce qu’il dit de l’admiration pour autrui.

Par Benoît Dusanter - Publié le 07.06.2024
L'archive préférée de Charles Pépin - 2024 - 03:53 - vidéo
 

Les images sont célèbres. Nous sommes le 5 juin 1983. Après plus de 2h20 de jeu, Yannick Noah bat le Suédois Mats Wilander en 3 sets et remporte la finale de Roland-Garros. Le tennisman français tombe à genoux, le court central est en délire.

Si la date est historique pour le sport français (il s’agit de la première victoire pour un Français depuis Marcel Bernard en 1946), le souvenir est indélébile pour le philosophe Charles Pépin. Il nous raconte : « C’est une des premières fois où je me suis réjoui pour quelqu’un qui n’était pas moi. J’avais 10 ans à l’époque (…) et pour moi c’était une victoire de la singularité, de l’originalité, contre la norme. »

Le philosophe souligne aussi une victoire du collectif : « Il remercie son père, il remercie le président de la Fédération française de tennis, il remercie la France, la famille du tennis, il remercie le Cameroun. Cela nous montre qu’une victoire n’est jamais une victoire individuelle (…) et que nous devons nos plus grandes joies à autre chose que nous. »

L’auteur de Vivre avec son passé conclu la séquence en donnant sa vision de l’admiration : « Admirer le talent de l’autre, c’est d’abord se réjouir pour l’autre mais aussi se nourrir de la possibilité de son propre talent. (…) On se dit que si cela a été possible pour l’autre, peut-être quelque chose sera possible pour soi. »