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Avec «Les raisins verts», Jean-Christophe Averty a cassé les codes de la télévision

Avec «Les raisins verts», Jean-Christophe Averty a cassé les codes de la télévision

L’ALBUM PHOTO – Chaque semaine, l'INA vous propose une série de photos issue de ses fonds photographiques. Aujourd'hui, des images d'une émission culte de la télévision française.

Par Benoit Dusanter - Publié le 24.03.2022

Le baigneur sortant d'une moulinette fit scandale en 1963. Crédits : Claude James.

« Avec "Les raisins verts", Averty va vous agacer les dents ».

Télérama, du 12 octobre 1963

Cette semaine, nous vous proposons un focus sur «Les raisins verts », un programme réalisé par Jean-Christophe Averty et produit par Michèle Arnaud. Diffusée du 12 octobre 1963 au 6 juillet 1964, l'émission triviale et sarcastique dynamite les codes de la télévision d'alors.

Le documentaliste à l'INA Jean-Paul Gueroult, qui a aussi contribué à l’ouvrage Jean-Christophe Averty : penser la télévision au XXe siècle, estime que cette émission «a dépoussiéré les variétés».

Il en raconte l'origine : «Le 12 octobre 1963, une petite équipe se lance un pari audacieux, celui de renouveler la façon de filmer et de mettre en page les variétés. Ils se présentent en chair et os dans le premier générique. Autour du réalisateur, Jean-Christophe Averty, on retrouve Michèle Arnaud, la productrice, Jean-Loup Dabadie, l’auteur des sketchs et Dirk Sanders, le chorégraphe.»

L'émission fera date, en seulement dix numéros, diffusés du 12 octobre 1963 au 6 juillet 1964. Pour Jean-Paul Gueroult, le succès vient de ses «ingrédients» : «Des saynètes entre les chansons, des sketchs qui manient l’humour et l’humour noir, des chanteurs connus comme Yves Montand ou Gilbert Bécaud qui chantent en play-back, d’autres moins connus à l’époque tels Bobby Lapointe ou Mouloudji, ou des comédiens comme Guy Bedos et Michel Galabru. À cela, il convient d'ajouter des trucages au service d’une liberté de création sans limite. Et de placer au bon moment le professeur Choron alias Georges Bernier dans "Le jeu bête et méchant"». Le tout avec un générique qui marquera les esprits.

Jean-Paul Gueroult explique également que "Le bébé à la moulinette" était une séquence culte de l'émission. «La fille de Jean-Christophe Averty l'empêchait de dormir. Il avait alors eu cette idée comme pour exorciser la chose. Cette scène apparaît dans l’émission du 9 novembre et déclencha de nombreuses réactions parmi les téléspectateurs», dit-il.

Et le titre de l’émission ? Pourquoi Les raisins verts ? Jean-Paul Gueroult poursuit : «C'est une allusion à un passage de la Bible et une occasion de se moquer de la télévision. Le titre devient celui du premier reportage diffusé le 12 octobre 1963, un pastiche du magazine d’actualités "Cinq colonnes à la une" ».

L'animateur présente un panneau sur lequel est représenté un baigneur sortant d'une moulinette. Crédits : Claude James.

Le professeur Choron dans un sketch. Crédits : Jacques Chevry.

Décor à plat d'une portée musicale pour l'émission "Les raisins verts". Crédits : Claude James.

Tournage de l'émission "Les raisins verts" : dans sa baignoire une femme savonne "sa" jambe poilue. Crédits Jean-Claude Pierdet.

Guy Bedos dans un sketch. Crédits : Norbert Perrau.

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Jean Christophe Averty en tournage sur "Les Raisins verts". Crédits : Claude James.

Jean Christophe Averty et Gilbert Bécaud, hilares, dans les coulisses de l'émission "Les raisins verts". Crédits : Norbert Perrau.

Le groupe de danseurs du ballet Dirk Sanders forment un mur de décor. Crédits : Norbert Perrau.

Jean-Loup Dabadie, Jean-Christophe Averty, Michèle Arnaud, et Dirk Sanders. L'équipe des "Raisins verts" reçoit un Emmy Award . Crédits : Bernard Pascucci.

Chantal Laurentie sur le plateau de l'émission "Les raisins verts" avec pour décor un squelette d'un animal étrange. Crédits : Jean-Pierre Loth.

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