Une programmation centrée sur la rediffusion
Sur l’ensemble de la période étudiée, plus de 80 % des documentaires visibles à la télévision ont été des œuvres rediffusées. Le format de référence du « documentaire de création » (une œuvre originale, d’environ 52 minutes), mis en valeur en prime time, est loin de suffire pour remplir les cases dévolues au documentaire : si le format intermédiaire (27 à 52 minutes) correspond à la moitié (52 %) des œuvres proposées au public, les formats courts sont également bien représentés (31 %) et largement rediffusés.
La fragilisation des diffuseurs historiques
Arte et France 5 se sont imposées comme les chaînes du documentaire : elles ont diffusé, à elles deux, près de 80 % de l’offre (sur le périmètre des chaînes « historiques ») depuis 2000, France 2 arrivant en troisième position. Dans la période, de nouvelles chaînes accordant une place de choix au documentaire sont apparues sur le câble, le satellite et la TNT, comme RMC Découverte. Ces nouveaux diffuseurs ont bouleversé le paysage en proposant des formats à la frontière du documentaire, comme le « docu-réalité » -un format très populaire depuis 2013 et qui compose près de 60 % de l’offre de RMC Découverte, 6ter mais aussi France 4. Avec l’apparition de ces nouveaux acteurs, le nombre de diffusions de programmes documentaires a été multiplié par 12 entre 2000 et 2022.
Une proportion de réalisatrices minoritaire mais en hausse
25 % seulement des premières diffusions ont été réalisées par des femmes, contre 75 % par des hommes (la proportion de femmes réalisatrices a cependant légèrement augmenté depuis 2019, se stabilisant à 32 % en 2022). Pour la première fois, une analyse a été menée sur « les voix du savoir » : une mesure automatique des temps de parole grâce aux outils IA développés par l’INA a permis d’analyser les 3500 heures de documentaires diffusés en prime time ces 5 dernières années. Le constat est sans appel : les hommes y parlent, en moyenne, 2,2 fois plus que les femmes.