L'ACTU.
Mi-avril, le lac qui avait englouti le village de Tignes (Savoie) en 1952 a été en partie vidé pour des travaux décennaux d'EDF. Certaines ruines, qui ont résisté à l'eau et à la vase, ont refait surface.
LES ARCHIVES.
« Au pied de son barrage, Tignes a commencé sa lente agonie. » Grande construction de l'après-guerre, la mise en marche du barrage du Chevril en Savoie avait nécessité l'engloutissement du village de Tignes, en contrebas. C'était en avril 1952. Comme on l'aperçoit dans l'archive en tête d'article, les habitants avaient dû être évacués, en grande partie contre leur gré.
Des CRS avaient été mobilisés pour forcer le départ des derniers Tignards après l'ouverture des vannes du barrage. « Sous la direction du préfet de Savoie, monsieur Abeille, on procéda aussitôt à un enlèvement des meubles et des archives devant le maire impuissant. » Un bulldozer se chargeait de dégager le chemin pour le cimetière, suivi de fossoyeurs « chargés du transfert des morts ». Et le commentaire de décrire : « Dès lors toute résistance était inutile. »
La fin de Tignes
Les eaux montèrent progressivement, s'approchant doucement des dernières habitations. Elles furent écrasées avant l'engloutissement, comme les «Actualités françaises» le montraient ci-dessous en avril 1952. Tignes n'abandonnait « plus que des ruines ».
A Tignes, l'eau monte
1952 - 00:34 - vidéo
Finalement, en juillet 1953, le président de la République Vincent Auriol pouvait inaugurer le barrage, fierté nationale. « La France possède aujourd'hui le plus haut barrage d'Europe », annonçait-on ci-dessous. Et dans le même temps, d'annoncer que « le drame de Tignes (...) [est] maintenant terminé ». Un nouveau village avait été construit sur les hauteurs.
Inauguration du barrage de Tignes
1953 - 01:42 - vidéo