Le 16 septembre mourrait une jeune Iranienne, Mahsa Amini, quelques jours après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs pour « port de vêtements inappropriés » : ses cheveux dépassaient de son voile. Depuis, en Iran, des milliers de manifestants réclament l'annulation de l'obligation de porter le voile. Outre des Iraniennes qui se coupent les cheveux en signe de protestation, un autre symbole fort est utilisé pour contester le pouvoir en place : détruire les portraits de l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution islamique et plus haut dignitaire du pays, et de son prédécesseur Rouhollah Khomeiny.
Diffusées sur les réseaux sociaux, ces images ne sont pas sans rappeler celles de la révolution iranienne de 1978. Comme on le voit sur ces archives, les Iraniens et Iraniennes brûlaient alors le portrait du représentant du pouvoir, le Shah Mohammad Reza Pahlavi, dernier monarque iranien.
Et la population manifestait en brandissant, en signe de victoire, des photos de... l'ayatollah Khomeiny. En effet, la révolution de 1978 avait pour but de chasser le Shah, dont le gouvernement était notamment critiqué pour sa corruption et les pratiques violentes de ses services d'ordre. L'Iran connaissait également une forte inflation. L'ayatollah Khomeiny était alors le leader de l'opposition religieuse et la personnalité la plus populaire pour prendre la place du Shah. En 1979, il installa une théocratie religieuse en Iran dont il fut le guide jusqu'en 1989. C'est donc contre ce régime que la population iranienne proteste aujourd'hui. Les temps changent mais les méthodes restent.
Pour les créateurs de contenus
Pour toutes vos productions éditoriales au sujet de l'Iran, retrouvez des sélections de clips sur des personnalités et développements historiques clés du pays sur mediaclip, notre offre réservée aux professionnels des médias et de la création.