Cette petite rengaine bien misogyne a pris ses racines, il y a fort longtemps. En 1941, le foot est interdit aux femmes françaises, car jugé trop dangereux et surtout susceptible de favoriser l’émancipation. Alors, pas étonnant en 1955, tandis que la pratique du foot féminin reprend doucement d'entendre ce genre de sujet : « Quant à la lutte pour la balle, elle ne dépasse jamais pour ces ballerines du football le classique entrechat. »
Poésie un peu lourdingue ? Non, c’est bien de la misogynie. 15 ans après ce sujet télé, en 1970, le football féminin est reconnu par la fédération française. Mais le sexisme est encore très présent à cette époque. Les journalistes sportifs n’ont alors qu’une question à la bouche. « Est-ce que vous pensez que le football est compatible avec l’épanouissement de votre féminité ? »
Trois ans plus tard, même question aux joueuses de l’équipe de France. « Vous pensez que c’est compatible de jouer au football et de garder sa féminité ? » Mais le journaliste sportif des années 70 veut comprendre. Non, vraiment les femmes qui jouent au foot sont différentes.
Il faudra attendre les années 80 pour un premier coup de gueule à la télé. Une journaliste s’insurge contre la misogynie dont sont victimes les footballeuses. Elle n'hésite pas à rabrouer ses collègues hommes, dont Thierry Roland.
Mais ce coup de gueule n'empêchera pas de nouvelles manifestations sexistes. La preuve, en 2017 avec des banderoles misogynes au parc de l'Olympique Lyonnais. Un choc pour les joueuses de ce club, l’élite du football féminin en France.
