Nordmann ou Épicéa, avoir un beau et grand sapin pour Noël, c'est la tradition. Mais pour produire les 5 à 6 millions vendus chaque fin d'année, derrière, il y a une agriculture intensive comme les autres. Le montage d'archives ci-dessus revient sur le développement de cette industrie.
Dans les années 60, certains allaient encore directement chercher leur sapin dans la forêt, comme le commentait cette archive : « Malheureusement cette année encore, la période précédant les réjouissances de noël aura été celle de la douleur pour tous les petits arbres qui poussent avec tant de difficultés sur les pentes des collines provençales. » L’abattage sauvage de sapins fut interdit et sanctionné. En parallèle, donc, sa culture fut encouragée.
Cette archive de 1960, montrait des ouvriers du secteur en train de transporter des conifères : « le voyage commence à dos d'homme, mais pour voyager plus commodément on va attacher au petit sapin ses branches suivant une technique éprouvée. » Une région devint le centre de production français de sapins : le Morvan, en Bourgogne. Exemple en 1968, où un journaliste rencontrait des travailleurs affairés à ficeler et d'expédier des petits conifères. Sur les filières d'exportations, l'un de ses interlocuteurs expliquait : « premièrement la France, ensuite l'étranger, les pays d'Afrique noire, l’Afrique du Sud et l’Afrique du Nord encore un peu, l'Amérique. Dernièrement nous avons eu des demandes de Moscou. »
Une production intensive et des pesticides
La progression de la culture du sapin devint exponentielle. Cette culture intensive utilisa des produits phytosanitaires. Conséquences, dans les années 2000, les premiers scandales explosent : l'eau de certaines communes du Morvan est impropre à la consommation. Des pesticides comme du glyphosate : la culture des sapins de noël est alors pointée du doigt. Le producteur numéro un de la région s'en défendait : « Aucune expérience n'a pu prouver qu'avec toutes les études faites depuis 2000 que le sapin de Noël avais été à l'origine de pollution particulière et avérée. »
Une étude notamment menée par l'Université de Bourgogne, avait pourtant trouvé un lien, comme l'expliquait le chercheur Christian Chauvin : « la relation n'est pas directe et complètement générale, mais on a pu montrer que quand il y avant des cultures de sapin de noël sur le bassin versant, on retrouvait dans certains cas une contamination. » Depuis d'autres scandales dans la région avait relancé le débat. En 2020, une pétition pour interdire les pesticides avait été lancée par des riverains.
Les sapins de Noël du Morvan
1967 - 03:04 - vidéo