« La belote, la poterie, le yoga, la gymnastique. Chaque jour, on peut participer à une activité différente, chacun selon son goût. Tout cela est organisé. » L'archive de 1977 en tête d'article offrait une immersion au sein d'un club pour retraités lyonnais installée dans une maison des jeunes du quartier de la Guillotière. Ces douces images donnent à voir les rapports entre générations et des remèdes à la solitude.
Et pourtant, racontait la présidente de ce club, « on envisageait très mal d'être en contact avec des jeunes ». Leur installation avait été « un bouleversement dans le quartier », car mélanger les générations, « c'était nouveau comme esprit, comme idée ». Et de raconter des débuts difficiles : « Les jeunes ne nous ont pas tellement bien acceptés. Ils arrivaient à 17h, ils voulaient jouer aux cartes. Les personnes âgées les acceptaient à ce moment-là. On essayait quand même. Puis, ils trichaient ».
Alors les rencontres intergénérationnelles avaient été limitées à certains ateliers, ouverts aux « jeunes comme aux anciens ». Au risque de se « de se côtoyer sans vraiment se connaître ».
Vivre tous ensemble
La plupart des retraités semblaient satisfaits de ces temps dédiés. Au bal, ils réservaient leurs danses à leurs camarades. « Nous dansons quand même avec des personnes du troisième âge qui ont un rythme de vie qui est un peu égal au nôtre. On fait des tangos, on fait des danses, des danses tendres, quoi, douces. On peut faire des paso doble, c'est d'accord, on peut encore tourner pour faire un paso doble. »
Et le commentaire de conclure : « Bien sûr, ceux qui préfèrent jouer aux cartes peuvent continuer à le faire. Mais il y a ceux qui refusent la retraite et le temps qu'on passe à l'écouler. Il y a ceux qui veulent comprendre, discuter, parfois même s'affronter. Ils s'y mettent. Et bientôt, à la Guillotière, on peut imaginer qu'on jouera tous ensemble, jeunes et vieux. On pourra, pourquoi pas, rire en trichant aux cartes. En tout cas, on pourra vivre tous ensemble ».
