Depuis 1958, les députés sont élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. En pratique, les électeurs votent pour un candidat et non pour une liste. Et pour être élu, il faut la majorité des voix. Ce scrutin, instauré par Charles de Gaulle, se veut le garant d’une Assemblée stable, avec une majorité claire. Mais la conséquence, c'est qu’il favorise les grands partis.
En 1985, François Mitterrand laisse entendre un changement. Mais c’est une proportionnelle intégrale qui sera appliquée lors des législatives de 1986. Avec cette manœuvre politique, le président espère empêcher la droite d’avoir une majorité à l’Assemblée. Avec ce scrutin, ce sont des listes de candidats qui gagnent des sièges à l’Assemblée en proportion des voix qu’elles reçoivent. Une occasion pour les petits partis d’entrer dans l’hémicycle.
La marche arrière de Jacques Chirac
Résultats, en 1986 : les socialistes perdent la majorité à l’Assemblée, la droite l’emporte, et le Front national entre en force, pour la première fois, avec 35 députés. C’est donc un échec pour François Mitterrand qui se solde par une cohabitation. Jacques Chirac devient premier ministre et aussitôt, il revient sur le mode de scrutin des législatives.
Mais les petits partis n’ont depuis jamais cessé de plaider pour le retour de la proportionnelle. Ils font valoir l’argument de la représentation démocratique. Les opposants, eux, y voient l’instabilité, l’impossibilité de gouverner si l’Assemblée n’a pas une majorité claire. Cette dose de proportionnelle aux législatives, c’est une promesse récurrente des candidats à la présidentielle. Une manière de séduire les électeurs des petits partis. Les trois derniers présidents l'ont promis. Des promesses, jusque-là, jamais tenues.