En cinq ans, Yaël Braun-Pivet est passée de députée novice à présidente de l'Assemblée nationale

Yaël Braun-Pivet, députée LREM des Yvelines, devient la première femme présidente de l'Assemblée nationale. Cette avocate pénaliste, militante associative, est arrivée au parlement il y a cinq ans, en 2017, dans la mouvance macroniste. Elue députée dans la cinquième circonscription des Yvelines lors des élections législatives, elle avait ensuite été choisie pour présider de la commission des Lois constitutionnelles et l'Administration générale de la République à l'Assemblée. Poste qu’elle a tenu cinq ans.

En mai 2022, elle avait été nommée ministre des Outre-mer par Emmanuel Macron dans le gouvernement d'Élisabeth Borne. Réélue députée, elle a quitté ses fonctions ministérielles après avoir été désignée candidate à la présidence de l'Assemblée par le groupe Renaissance (ex LREM).

Au cours de son mandat, elle a particulièrement été active dans ses fonctions, n'hésitant pas à aller sur le terrain. Dès novembre 2017, elle lançait une grande inspection des prisons, comme le montre l'archive en tête d'article diffusée dans le 19-20 Edition Paris Ile-de-France.

Se confronter à la réalité

Avec une trentaine de parlementaires de tous bords politiques confondus, elle avait effectué des visites surprises à travers toute la France. C'était un droit des parlementaires qui n'était pas connu. Invitée en plateau, elle revenait sur les raisons de l'opération : évaluer la surpopulation carcérale. Elle souhaitait que les députés appréhendent « la réalité carcérale et les condition de travail des surveillants » en se rendant sur le terrain. Elle-même avait visité la prison de Bois d'Arcy en région parisienne qu'elle décrivait comme « un bâtiment terrible ». Elle avait pu constater les conditions de détention extrêmement dégradées, avec « une surpopulation carcérale endémique », avec 980 détenus pour 500 places, soit un taux de remplissage de 195%.

Ces visites lui avaient permises d'échanger avec les détenus et les gardiens. Les relations de travail et les relations avec les détenus l'avaient agréablement surprise. Elle les avait trouvés étonnement résignés et solidaires, partageant les mêmes conditions de vie déplorables. Sa priorité était désormais de débattre, de procéder à des auditions. Tout était ouvert selon elle et cette problématique épineuse méritait à ses yeux « des réponses multiples et diverses ». Même si elle reconnaissait ne pas avoir de baguette magique pour tout résoudre en une mandature, elle se montrait optimiste.

A l'époque, le gouvernement avait annoncé la construction de 15 000 nouvelles places de prisons. En septembre 2021, le ministre de l'Intérieur avait affirmé que le Garde des Sceaux avait construit 7 000 nouvelles places supplémentaires, un chiffre rapidement démenti. Contacté par franceinfo, le ministère de la Justice avait ensuite précisé que « près de 2 000 places nettes » avaient été mises en service dans le cadre du programme immobilier pénitentiaire.

Les couacs du début :

La présidente de la commission des lois oublie de fermer son micro et fait des confidences pas très discrètes...

Co-rapporteure La République en Marche de la commission d'enquête sur l'affaire Benalla :

Une commission d'enquête très mouvementée. A l'issue des deux auditions de la journée, le co-rapporteur Les Républicains Guillaume Larrivé a suspendu sa participation à la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, dénonçant l'« entrave » d'une majorité « aux ordres de l'Élysée ».