La priorité nationale, c'est une vieille rengaine pour l'extrême droite. Mais aux portes de pouvoir il y a un hic : impossible de faire cette réforme, même en accédant à Matignon. Pourtant, elle date des débuts du parti. C'était même le leitmotiv de Jean-Marie Le Pen dans les années 1980, comme on l'entend dans le montage d'archives ci-dessus.
La formule « préférence nationale » n'apparait pas encore, mais l’idée est là. Elle était théorisée en 1985 par Jean-Yves Le Gallou dans un livre. Selon l’essayiste, membre du FN, priver les étrangers des aides sociales, serait un moyen de pression pour les inciter à quitter la France. À partir de cette date, les cadres du parti d'extrême droite feront de cette théorie leur credo.
Disparition de la « priorité nationale » pour les législatives anticipées
Quand Marine Le Pen prend les rênes du parti en 2011, c’est le même discours avec un petit changement : « préférence » devient « priorité ». Avec exactement les mêmes arguments que son père.
Mais alors comment mettre en place cette priorité nationale ? Car de fait, elle instaure un principe de discrimination contraire à la constitution. Là aussi, la réponse n'a pas changé depuis 35 ans : une révision de la constitution via un référendum.
Sauf qu'un référendum ne peut être possible que si le RN accède à l’Élysée. C’est pourquoi la priorité nationale, depuis 40 ans en bonne place sur les programmes électoraux, a disparu pour ces législatives.