L'ACTU.
Dans Simone, le voyage du siècle, Olivier Dahan, qui avait déjà réalisé le biopic à succès La Môme sur Edith Piaf, se penche sur la vie de la femme politique Simone Veil. Parmi les moments-clés de cette carrière exceptionnelle, il y a son discours à l'Assemblée nationale pour défendre son texte de loi sur l'avortement, son élection à la tête de la Communauté européenne ou à l'Académie française. Mais il y a aussi ces petits instants qui en disent long sur la force de caractère de cette femme qui avait été déportée à 16 ans à Auschwitz-Birkenau (Pologne), puis à Bergen-Belsen (Allemagne). Un épisode de sa vie profondément ancré dans son combat politique, et qui lui avait donné le courage d'affronter des militants du Front national menaçants en 1979.
L'ARCHIVE.
L'archive en tête d'article montre les images de cette confrontation incroyable. Elle est extraite du journal télévisé de 13 heures de TF1 diffusé le 8 juin 1979. À l'époque Simone Veil se présentait aux élections européennes. Elle parcourait la France pour défendre sa conviction de l'importance d'une Europe unie. Ce soir de juin, la candidate s'était rendue dans l'école du 62 rue Lepic à Paris pour un nouveau meeting. Sur place, elle avait été accueillie par un concert de cris et d'insultes. Ce reportage montre l'ambiance qui régnait dans la salle. Le débat était houleux, car perturbé par « des commandos d’extrême droite de Jean-Marie Le Pen présent en personne », précisait le journaliste envoyé sur place.
À la tribune, imperturbable, le visage fermé, Simone Veil avait fait face à une partie de l’assistance déchaînée, faisant référence à son expérience personnelle du nazisme, elle déclarait avec force : « Vous ne me faites pas peur. Pas peur du tout ! J’ai survécu à bien pire que vous ! Vous n’êtes que des SS au petit pied. »
La réunion s’était rapidement transformée en bagarre générale, « les chaises et les poings ont volé bas. Les militants du Front national se sont déchaînés en poussant des hurlements, lançant des œufs pourris, des bombes lacrymogènes », commentait le journaliste, images à l'appui. La situation devenant dangereuse, Simone Veil avait dû quitter la salle rapidement. La police avait ensuite arrêté 8 jeunes militants. Quant au Front national venu, selon lui, manifester « pour le droit d’expression », il allait rejetait la responsabilité des incidents sur les « amis de Madame Veil ».
De la réalité au cinéma