Au lendemain de la mort du jeune Nahel M., tué par un policier à Nanterre, la secrétaire nationale d’Europe Écologie les Verts, Marine Tondelier a dénoncé sur Twitter le racisme dans la police. Ces accusations envers les forces de l’ordre ne sont pas nouvelles. Depuis les années 70, elles se sont multipliées.
1972 : l’affaire Mohamed Diab provoquait l’une des premières accusations de racisme dans la police. Cette année-là, ce père de famille algérien était tué à bout portant par un policier au sein même du commissariat de Versailles. Selon des témoins présents sur place, des propos racistes avaient été tenus à l’encontre de la victime. Des déclarations rapportées par son épouse au journal télévisé, Zara Diab : « La personne qui tira prit le pistolet mitrailleur et lui intima de rester à sa place. Mais, après il s’est relevé. L’homme a demandé s'il voulait tirer sur lui. La personne qui répliqua lui a dit “Oui, je vais tirer, sale race.” » En 1980, le policier bénéficiait d’un non-lieu. La légitime défense ayant été retenue.
1984 : une autre accusation de racisme envers des policiers à Mulhouse. Cette fois, un homme de 55 ans affirmait avoir été tabassé par quatre policiers après un accident de voiture. Smaïn Slimane témoignait : « Quand ils m’ont frappé, j’ai été traité de sale chadli, sale arabe, va chez Boumediène, qu’est-ce que tu fais chez nous ? »
Le problème des contrôles au faciès
Ces accusations, beaucoup de policiers ne s’y reconnaissaient pas. C'est ce que disait en 1992, Daniel Campalla, de l'amicale des policiers de Montreuil : « Quand le policier est mal dans sa peau, ça va générer des idées qui ne sont pas les siennes au préalable. (...) Pas forcément raciste dans le sens contre une race, mais raciste, il est aigri de par la société. »
Des associations dénonçaient aussi les contrôles au faciès. En 2009, selon une étude réalisée en France par une fondation américaine, un noir aurait 6,2 fois plus de risques d’être contrôlé qu’un blanc. Pour un arabe, la probabilité est 7,7 fois plus élevée. Des chiffres corroborés par une autre enquête, menée en 2016 par le défenseur des droits Jacques Toubon. Cette étude révélait que les personnes perçues comme noires ou arabes avaient 20 fois plus de probabilités d’être contrôlées qu’une personne blanche.