Aller au contenu principal
1977 : la rencontre de Pierre Bonte avec un paysan «possédé» par l'esprit de Michel-Ange

1977 : la rencontre de Pierre Bonte avec un paysan «possédé» par l'esprit de Michel-Ange

Direction Pineuilh, en Gironde, où un enfant du pays, a ouvert un musée d'art plutôt particulier.

Par Florence Dartois - Publié le 17.05.2023
Reportage sur un agriculteur médium - 1977 - 09:29 - vidéo
 

LA PÉPITE.

L'archive que nous vous proposons de découvrir en tête d'article est un reportage de Pierre Bonte, diffusé le 29 mai 1977, dans le magazine satirique « La Lorgnette », animé par Jacques Martin. Le journaliste amoureux du terroir revenait de Pineuilh, une commune de Gironde, située au sud de Sainte-Foy-la-Grande. Il y avait visité un bien étrange musée tenu par Franck Barré, né en 1909, un agriculteur du cru, sculpteur médiumnique.

Il affirmait tenir son talent d'un « esprit sculpteur » qui l'avait habité durant vingt ans. À partir de 1948, chaque nuit, dans un état de transe, il avait sculpté des personnages vus ou rencontrés en songe. Lui qui n'avait jamais tenu un pinceau ou dessiné avant cette date, était devenu artiste, maniant la glaise et les couteaux avec dextérité. Ces sculptures étaient réunies chez lui, dans un musée qu'il faisait volontiers visiter aux curieux de passage dans la région.

UN MUSÉE ÉSOTÉRIQUE.

Le jour de la visite, en mai 1977, monsieur Barré expliquait à Pierre Bonte la genèse de cette « possession » artistique. Sa première œuvre, une reproduction de la Basilique de Lourdes, était plutôt inattendue, car Franck, qui était Protestant, ne l'avait jamais visitée. Après la basilique, il avait dû s'atteler à une reproduction du pape Pie XII, ce dernier venant le hanter chaque nuit, « il était toujours devant moi, je ne pouvais pas m'en sortir ! », affirmait-il, jusqu'à ce qu'il ait terminé son œuvre...

Franck soutenait qu'il avait été possédé et guidé par un esprit talentueux. Mais qui était cet esprit-sculpteur dont il revendiquait le soutien ? Cet artiste reconnu n'était autre que le célèbre peintre et sculpteur italien Michel-Ange (1475-1564). On lui doit la statue de David exposée à Florence ou le plafond de la chapelle Sixtine à Rome. Selon le paysan, c'est parce que son fantôme était frustré de n'avoir pas terminé ses œuvres, car mort trop jeune, à 88 ans tout de même ! Qu'il s'était servi de Franck pour parachever son travail : « pendant 20 ans, j'étais son esclave ! », déclarait-il, un poil fier de cet illustre colocataire.

Après la découverte d’œuvres inattendues, comme son « chef-d'œuvre » : le Yéti de l'Himalaya, une créature mythique, également croisée au cours d'un rêve très réaliste, Franck évoquait sa rencontre avec des Martiens, également reproduits par ses soins.

Ses rencontres oniriques, ainsi que sa cohabitation spirituelle avec le célébrissime sculpteur du XVe siècle, s'étaient interrompues aussi brutalement qu'elles avaient débutées, mettant un terme à son « esclavage extraordinaire » et à sa production artistique. Reste ce musée improbable, à jamais immortalisé dans nos archives. Bonne visite...

S'orienter dans la galaxie INA

Vous êtes particulier, professionnel des médias, enseignant, journaliste... ? Découvrez les sites de l'INA conçus pour vous, suivez-nous sur les réseaux sociaux, inscrivez-vous à nos newsletters.

Suivre l'INA éclaire actu

Chaque jour, la rédaction vous propose une sélection de vidéos et des articles éditorialisés en résonance avec l'actualité sous toutes ses formes.