L'ACTU.
Les débats autour du budget 2025 ont débuté au Parlement. Parmi les pistes d'économies : le gel des retraites. Il faut savoir que le budget consacré aux pensions de retraite représente 40,5% des prestations sociales et 13,5% du produit intérieur brut, selon une étude de la DRESS. Pour faire des économies, le gouvernement prévoit de repousser l'indexation des retraites sur l'inflation, prévue en juillet 2025.
Si les séniors représentent un vivier d'électeurs convoités, s'intéressent-ils, eux, à la politique ? Nous avons trouvé une réponse décalée et truculente dans les archives. Elle nous dévoile ce qu'attendaient les retraités de... 1974 de la part des dirigeants. Une belle leçon de vie.
L'ARCHIVE.
Mai 1974. En pleine campagne électorale, le journal télévisé de 20 heures de TF1 s'invite à la table d'un groupe d'amis du troisième âge pour leur demander ce qu'ils pensent des candidats en lice et ce qu'ils attendent des hommes politiques en général.
Se confiant sans filtre face caméra, ces anciens n'ont pas leur langue dans leur poche. À quelques jours de l'élection présidentielle, qui sera remportée par le plus jeune président de la République - à l'époque - Valéry Giscard d'Estaing, les retraités réclament qu'on s'occupe un peu plus d'eux, notamment au niveau pécuniaire.
Une mamie plus exubérante que les autres prend la parole « pour ses copines ». Selon elle, le point de tension, c'est celui des retraites. Et de réclamer « la rallonge ». Entendez, une augmentation des pensions : « Une bonne petite retraite, qu'on puisse vivre (...) et je ne mettrai pas des gants pour le dire » ! Et gare à celui, en l’occurrence son voisin, qui ne réclame rien. Sa réponse sera cinglante : « Eh, ce n'est pas ça qu'il faut dire pépère ! Faut dire comme moi ! La rallonge ! On en a besoin de l'argent. Et vous ne dites rien du tout. Ben non alors » !
La conversation s'oriente ensuite sur les belles paroles des hommes politiques, trop peu suivies d'actes à leur goût : « c'est pas le tout de dire, faut faire (...) ils disent, mais y'a pas d'action », ajoute une dame au regard triste. Et une autre d'insister : « ils promettent beaucoup de choses (...) il y a des paroles, mais ça s'envole ».
Les anciens étaient blasés des belles promesses des hommes politiques, mais la teneur de leurs propos et la vivacité du débat montraient qu'ils étaient toujours très concernés par la vie de leur pays. C'était il y a cinquante ans.