Molière pour rire, Molière pour comprendre

Avant toute chose, honneur à Michel Bouquet. Comme l'écrira Armelle Héliot dans Le Figaro en 2017, « Jean-Baptiste Poquelin est le compagnon d'une vie » du grand comédien. Dans l'archive en tête de cet article, Michel Bouquet, qui a joué plus de 400 fois un personnage du dramaturge, défend Le malade imaginaire, « un homme qui cherche à exister ». Michel Bouquet loue également la prose de Molière, comparée à de la « poésie où il y a une accumulation de sensations ».

Molière, dont on célèbre en 2022 le 400e anniversaire de la naissance - à vrai dire la date de son baptême, le 15 janvier, soit tout au plus deux jours après sa naissance - n'a pas eu son pareil pour s'adresser à tous les publics. Son français est compris et fait rire dans toutes les couches de la société. On le voit dans les archives de l'INA.

Sur madelen, l'offre de streaming de l'INA, Molière fait rire. Pourquoi ? Parce qu'il critique les imposteurs, la roublardise, il parle de faux mariages, de radinerie, d'hypocondrie. Il parle de la vie en société !

Toute la programmation de madelen est à retrouver en cliquant ici.

Mais Molière toujours, pour ses pièces qui font réfléchir. De son premier grand succès - Les Précieuses ridicules - à sa dernière représentation, Le Malade imaginaire. Étudié au collège et au lycée, Molière est un auteur essentiel et incontournable.

Notre site Lumni enseignement propose 10 adaptations télévisées de pièces célèbres. Ces oeuvres ont été retranscrites, et chapitrées pour permettre aux enseignants et aux élèves d'obtenir et de suivre le texte en un clic.

Pour le collège

• Le Médecin malgré lui - Pour se venger de Sganarelle, son mari qui l'a battue, Martine fait passer ce dernier pour un médecin réputé qui n'accepte d'exercer son art que lorsqu'il est roué de coups...
• Les Fourberies de Scapin - Pour retrouver l'atmosphère commedia dell'arte et le ton de farce qui imprègnent cette œuvre de Molière, Jacques Echantillon a transposé la pièce dans l'univers du cirque.
• Le Malade imaginaire - Cette version de l'ultime comédie de Molière est celle qu'il avait imaginée en 1673 et dont Marc-Antoine Charpentier avait écrit la musique.

Pour le lycée

• Dom Juan - Dom Juan est un séducteur et un libre penseur. Accompagné de son valet Sganarelle, friand de disputes intellectuelles, il rencontre Charlotte... Marcel Bluwal donne un nouveau souffle à ce classique.
• Le Bourgeois gentilhomme - Cette comédie-ballet met en scène Monsieur Jourdain, un riche bourgeois qui cherche à acquérir les manières des gens de qualité et qui se ridiculise par sa naïveté, sa vanité et ses extravagances.
• Le Tartuffe - Habile à exploiter la piété des dupes pour se ménager une existence confortable, Tartuffe est le modèle de ceux qui dissimulent, sous une apparence moralisatrice, le cynisme de leurs appétits.
• Le Misanthrope - Alceste proclame son mépris du genre humain. Il déteste ses semblables ou bien en exige trop...
• L'Ecole des femmes - Arnolphe prévoit d'épouser Agnès, sa pupille, jeune fille naïve et soumise, qu'il tient recluse au couvent. Son projet est menacé quand Horace lui avoue ses sentiments pour Agnès...
• L'Avare - Cette oeuvre a été représentée pour la première fois sur la scène du Palais-Royal en septembre 1668.
• Les Précieuses ridicules - Gorgibus voudrait marier sa fille Magdelon et sa nièce Cathos à deux honnêtes gentilshommes, La Grange et Du Croisy, mais ces dernières, ne les trouvant pas à leur goût, les renvoient.

Molière enfin, cet illustre inconnu, n'a laissé aucune trace personnelle : ni journal intime, ni correspondance, ni même de notes qui pourraient nous éclairer sur sa personnalité. La seule survivante de ses quatre enfants, Esprit-Madeleine, perdit ses manuscrits et la première biographie Vie de M. de Molière publiée en 1705 alimente depuis les légendes. Outre les témoignages d'époque, il reste son oeuvre, une trentaine de comédies en vers et prose. Beaucoup crurent le cerner en établissant des parallèles entre son caractère et ses Alceste, Argan ou Arnolphe. Michel Bouquet, toujours lui, détectait même dans ses pièces « un règlement de compte avec lui-même ». « Les vices qu'il a peints, ce n'est pas seulement pour les avoir observés dans le monde mais pour les avoir éprouvés lui-même », écrivait en 2017 le comédien.