Les premiers à enfiler le jaune en guise de contestation, ce sont peut-être des Belges en 1997 venus défiler à Boulogne-Billancourt contre la fermeture d'une usine Renault à Vilvorde. Il s'agissait davantage d'une chasuble.
Le gilet que l'on connaît, c'est le gouvernement qui l'a imposé aux automobilistes français en 2008. Le gilet jaune dans la boite à gants, le ver était donc dans le fruit. Quelques mois plus tard en Bretagne, les routes seront bloquées par les opposants à l'écotaxe qui devait frapper les poids lourds.
Une colère jaune
Les Bretons opteront pour le bonnet rouge, mais un mois plus tard, des handicapés défilent en gilet jaune à Nantes. Leur revendication : des salaires décents. Dans les années 2010, le gilet deviendra un emblème de nombreuses contestations contre la fermeture d'usines.
Mais c'est en 2014 que le gilet jaune se fait un nom. Le nom de la colère. Celle des parents d'élèves opposés à la réforme des rythmes scolaires. Le gilet jaune n'est plus un vêtement de sécurité, il est devenu une personne.
Alors à l'automne 2018, quand une mobilisation nationale se prépare sur les réseaux sociaux, le gilet y trouve naturellement sa place : "On a tous un gilet jaune dans la bagnole. Foutez-le sur le tableau de bord, jusqu'au 17." La vidéo de cet internaute, Ghislain Coutard, postée le 24 octobre sur Facebook, sera vue plus de 5 millions de fois. Le 17 novembre, acte 1 de la mobilisation, ils seront des centaines de milliers à défiler dans les rues de France, aux péages, sur les ronds-points. En jaune.