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La lente prise de conscience du sort des Ouïghours

La lente prise de conscience du sort des Ouïghours

Ce 31 août juste avant minuit, les Nations unies (ONU) ont publié leur rapport sur les droits de l'Homme dans la province chinoise du Xinjiang, pointant du doigt la répression des Ouïghours. Depuis la fin des années 90, la télévision française s’intéresse à cette minorité.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 30.09.2021 - Mis à jour le 01.09.2022
 

A 23 h 47, le 31 août 2022, juste avant la fin du mandat de la haut-commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, l’Organisation des Nations unies (ONU) a publié son rapport sur les droits de l’homme dans la province chinoise du Xinjiang. Détentions arbitraires, tortures, stérilisations forcées, les 46 pages du rapport dressent un réquisitoire appuyé contre la politique de Pékin à l'encontre de cette minorité. Bien que le mot de génocide ne soit pas écrit, le rapport évoque de possibles « crimes contre l’humanité » commis par la Chine envers les Ouïgours. Les camps de travail Ouïghours sont dans le viseur.

Depuis la fin des années 90, la télévision française s’intéresse à cette minorité. Retour en archives sur le traitement de ce sujet. En 1992, c’est une des premières fois que la télévision française s’intéresse à la communauté Ouïghours, une minorité musulmane en Chine. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'un rallye allait traverser la province du Xinjiang, une région autonome du Nord ouest de la Chine.

Mais pour voir un reportage sur le sort de cette minorité, il faudra attendre 1999 et l’émission « Géopolis ». Pendant 20 minutes, le journaliste allait raconter la colonisation des Chinois Han. Une colonisation démographique avec un but : occuper ce territoire pour faire taire toute velléité séparatiste des Ouïghours. Car cette région, en plus d’être stratégique, est riche en pétrole et en gaz. dans ce magazine, la parole est laissée aux Ouïghours qui ont fui la Chine et qui dénonce déjà des persécutions.

Tardives prises de positions internationales

La médiatisation allait s'accélérer en 2008 lorsque Pékin organisait les Jeux Olympiques, dans ce sujet de 20 heures de France 2, leur sort était ainsi décrit : « si le tour de vis est identique aux Tibétains les Ouighours n’ont ni Dalai-Lama ni Richard Gere pour le faire savoir. Les nationalistes sont réduits à la clandestinité et personne ne prend le risque de dénoncer la domination Han ou la politique d’assimilation. Les agents en civils sont partout ».

En France, une des premières manifestations datent de l'année suivante, en juillet 2009 les slogans sont clairs : « Non au génocide du peuple Ouighours ». Les manifestants demandaient alors le soutien du président de la République, mais il faudra attendre 2018, et la preuve que des camps de travail forcé existent, pour qu’un Président français s’exprime ouvertement. En octobre 2021, l’Europe menaçait de boycotter les produits issus du travail forcé. Sans citer la Chine, ni les Ouighours, le message se voulait ferme. Restait à savoir si les multinationales allaient réagir elles aussi face à ces menaces.

Pour son rapport du 31 août 2021, l’ONU a été informée « fin 2017 » de « disparitions » au Xinjiang, et s’être mise au travail dès 2018. Ce rapport se fonde selon l'ONU sur des écrits et déclarations émanant des autorités chinoises elles-mêmes, mais aussi sur le travail de chercheurs, sur des images satellites, ainsi que sur 40 entretiens menés avec 26 anciens internés ou ayant travaillé dans des camps du Xinjiang depuis 2016.

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