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«La Haine» : l'analyse d'un phénomène par Mathieu Kassovitz

«La Haine» : l'analyse d'un phénomène par Mathieu Kassovitz

Lancée le 10 octobre 2024, la comédie musicale, «La Haine» est l'adaptation par Mathieu Kassovitz de son film culte sorti en 1995. Un long métrage qui a marqué son époque. 

Par Ludivine Lopez - Publié le 10.10.2024
 

La Haine sort en version comédie musicale. Mathieu Kassovitz adapte son film culte sorti en 1995. Retour avec le réalisateur sur le phénomène.

« Ma seule ambition, c'était que je voulais que les gens parlent du sujet », explique Mathieu Kassovitz. Le sujet : les violences et les bavures policières dans le quotidien de trois jeunes de banlieue. Un thème inspiré par l'affaire Makomé M'Bowolé. En 1993, ce garçon de 17 ans était tué d'une balle dans la tête par un inspecteur pendant une garde à vue dans un commissariat du 18e arrondissement de Paris.

« J'ai entendu à la radio qu'il y avait eu cet événement, se souvient Mathieu Kassovitz. Et en fait, il y a eu un attroupement sur la place devant la mairie du 18ᵉ. Je suis allé justement dans la rue. Il y avait sa famille, avec tout le monde. Il y avait 400 personnes qui étaient là. Et là, je commence à travailler dans ma tête. Je me suis dit qu'est-ce qui s'est passé pour qu'on en arrive là. Et donc j'ai dit ok, bah, on va refaire la journée de ce môme pendant 24 h jusqu'au moment où on connaît la fin. Je connaissais la fin, voilà. » La Haine était né.

Le succès de La Haine

Début mai 1995, la presse française découvre le film et le long métrage est sélectionné pour le festival de Cannes. Le réalisateur et ses acteurs deviennent alors des curiosités médiatiques. « L'aventure de Cannes était complètement dingue. Les gens nous aimaient bien, ils aimaient bien l'ambiance et aiment bien voir les 30 mecs dans la rue qui débarquaient de n'importe où, on a été les premiers à faire ça un peu », raconte le réalisateur.

La Haine devient un phénomène de société. Le film suscite même des débats entre jeunes et policiers. « J'étais très, très content, détaille Mathieu Kassovitz. On a vraiment travaillé beaucoup, beaucoup, pour qu'il y ait ces dialogues-là. Ces mômes-là, ce sont des parents aujourd'hui, ils se souviennent de ça, ça fait partie de leur culture aussi ».

30 ans plus tard, La Haine a bien traversé les générations avec un thème toujours d’actualité. Car pour Mathieu Kassovitz, jusqu’ici rien a changé : « Deux jours après qu'on a annoncé la comédie musicale, Nahel est mort. Quand les flics commenceront à prendre leurs responsabilités parce que c'est leur devoir, je pense que les jeunes la prendront aussi, vraiment. Mais tant qu'ils ne la prennent pas. On n'ira nulle part. »

«Un film hip-hop»

Dans cette autre interview, à regarder ci-dessous, Mathieu Kassovitz revient plus longuement sur la spécificité culturelle et musicale de son film. Une interview à retrouver sur notre chaîne INA HIP-HOP :

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