« Pour lutter contre les taudis peut-il exister quelque chose de mieux que le vaste programme de construction qui se réalise peu à peu dans et autour des grandes villes ? » Dans les années 60, l'État construit à tour de bras. Des barres d’immeubles pour loger des Français qui vivaient dans des maisons insalubres et pour les rapatriés d’Algérie. « On les appelle les grands ensembles, on les appelle aussi les villes dortoirs, elles doivent permettre aux familles de vivre loin de l’agitation et air malsain des grandes cités », décrivait-on à la télévision.
C'était une révolution urbanistique et à chaque livraison d’immeuble les caméras étaient présentes. Comme en mai 1962 : « Le député maire de nice Monsieur Jean Medecin devait remettre aux nouveau locataires les clés de leur coin de paradis immobilier. » Voilà comment les journalistes parlaient des HLM, témoignages à l’appui. Mais, tous ces logements sociaux ont été construits à la va vite. Résultat pour certains locataires, dès le départ, c’est la désillusion : « Les bâtiments sont terriblement sonores, on vit avec le voisin en dessous en dessus à côté. »
40 ans d'alertes sur des batiments devenus vétustes
Au delà du bruit, dès les années 80, des problèmes d’isolation et même des risques sanitaires sont mis en avant : « Oui, au point de vue du bruit, des fenêtres, de l'isolation qui est très mauvaise. Le bruit de la fenêtre quand il y a du grand vent. 3 ans et demi qu’on habite ici et 3 ans et demi qu’on attend qu’ils viennent refaire les fenêtres. » Même constat dans cet HLM en 1992, comme le rapport un journal télévisé local : « Les locataires des HLM Maréchal Foch près du parc ne sont pas contents du tout, depuis 23 ans qu’ils sont construit leurs immeubles n’ont bénéficié d’aucune rénovation. Aujourd’hui, le bois des fenêtres s’est détérioré et n’est plus un obstacle pour les eaux de pluies. »
Et toujours le même problème en 2021 dans un autre HLM : « La nuit on se lève, 15 degrés la nuit. Donc, après on peut pas, on est mal et puis, c’est humide. » Passoires thermiques, insalubrité. Les bailleurs sociaux espèrent que les conclusions du CNR débloqueront un budget pour la rénovation de l’habitat social.