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Guillaume Depardieu, le «fils de» en quête d'identité

Guillaume Depardieu, le «fils de» en quête d'identité

Le 13 octobre 2008 disparaissait Guillaume Depardieu, portrait de cet artiste écorché vif, parvenu à dépasser son statut de «fils de» pour marquer le cinéma français de sa propre empreinte.

 

Par Florence Dartois - Publié le 08.10.2013 - Mis à jour le 12.10.2023
Interview biographie de Guillaume Depardieu - 2002 - 10:03 - vidéo
 

Né en 1971, Guillaume Depardieu est le fils d’Elisabeth et de Gérard Depardieu. Son père l’emmène très jeune sur les plateaux de tournage. Il fait plusieurs figurations dans les films Pas si méchant que ça (1974), Jean de Florette (1986) et Cyrano de Bergerac (1990).

Pour cet enfant fragile, le poids du patronyme est un obstacle qui parait insurmontable. Guillaume est le fils de l’un des plus célèbres acteurs français de son époque. Difficile pour cet artiste en herbe de trouver sa place à l’ombre de ce père omniprésent : « Tous les gens vous regarde en tant que fils de… Ce problème de légitimité et finalement de racisme… c’est pour ça que je suis plus allé du côté des voyous… la drogue m’a permis de m’anesthésier… »

L’enfant timide et fragile laisse peu à peu place à un adolescent mal dans sa peau, puis à un délinquant anxieux et dépressif. La drogue et l’alcool deviennent un refuge. En 1993, le jeune homme est arrêté pour possession et trafic d’héroïne. Il devient le héros malgré lui d’un procès très médiatisé.

Acteur émouvant

Malgré ses frasques et cette notoriété bien involontaire, le comédien entame une carrière cinématographique pleine de promesses. En 1991, à tout juste 20 ans, il joue son premier rôle important aux côtés de son père dans le film d’Alain Corneau Tous les matins du monde. Le film reçoit le prix Delluc. Le talent du jeune homme explose au grand jour.

Sa rencontre avec le réalisateur Pierre Salvadori marque un tournant dans sa carrière. Le réalisateur lui permet d’exprimer la large palette de son talent. En 1993, Guillaume Depardieu s’épanouit dans un rôle positif dans Cible émouvante.

Plus tard, il émeut avec un personnage paumé et attachant dans Les Apprentis. Le comédien évoque ici son rôle dans le Pop Club de José Artur.

Sa prestation lui apporte la reconnaissance qu’il espérait tant. En 1996, il reçoit le César du meilleur espoir masculin et le prix Jean Gabin pour ce rôle.

En 1998, troisième collaboration avec le cinéaste dans Comme elle respire. Guillaume Depardieu y joue un escroc intéressé au côté de Marie Trintignant en mythomane foldingue.

L’année suivante, en 1999, il franchit un nouveau cap avec Pola X de Léos Carax, aux côtés de Catherine Deneuve. Le comédien définit son personnage dans l’émission Cinéfilms d’André Asséo sur France Inter.

Ci-dessous, la présentation du film à Cannes en 1999.

En 2002, père et fils se retrouvent sur le grand écran dans le film de Jacob Berger Aime ton père. Une rencontre difficile, mais nécessaire. De la fiction à la réalité, le dialogue s’installe enfin entre les deux hommes. L’émotion est au rendez-vous.

De la maladie à la mort

La vie de Guillaume Depardieu est gâchée par un drame qui va le marquer dans sa chair. En 1995, le jeune comédien est victime d’un grave accident de moto. Hospitalisé durant un an, il sera opéré 17 fois pour une grave blessure au genou. Au cours de l’une de ces opérations, il contracte un staphylocoque doré. Cette infection chronique, maladie nosocomiale, brise sa vie et lui inflige d’atroces souffrances qui l’obligent finalement à subir une amputation en 2003. Il crée une fondation pour alerter l’opinion sur cette question de santé publique.

En 2003, il raconte ci-dessous son calvaire à Thierry Ardisson.

Une âme de musicien

Cette épreuve lui permet cependant de découvrir une nouvelle passion : la musique. Durant son hospitalisation, encouragé par sa sœur Julie, mélomane avertie, Guillaume se lance dans l’écriture d’un opéra. La musique va devenir vitale. Il l’évoque ici avec Stéphane Bern, nous sommes en 2004 dans l'émission de France Inter, « Le fou du roi ».

Il écrit plusieurs textes de chansons, dontune pour Barbara, intitulée À force de, la seule qu’il signe. Il s’en explique dans cet audio dans l'émission Eclektik de Rebecca Manzoni en 2007 sur France Inter.

En 2008, alors qu’il tourne en Roumanie, l'acteur contracte une pneumonie et déclenche une nouvelle infection due à un staphylocoque doré. Rapatrié en France, il décède le 13 octobre 2008 à l’âge de 37 ans. L'archive ci-dessous relate ses obsèques.

En septembre 2013, sort le premier single Faisons l'amour, extrait de l'album Post Mortem, coécrit avec François Bernheim, qui sortira en novembre 2013.

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