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2022 : à quelques jours de l’offensive généralisée de la Russie, les Ukrainiens «se préparent au pire»

2022 : à quelques jours de l’offensive généralisée de la Russie, les Ukrainiens «se préparent au pire»

En février 2022, après huit ans d'une guerre larvée, la Russie lançait une offensive généralisée sur l'Ukraine. Dès le mois de janvier, les civils se préparaient à une invasion, sans savoir quelle ampleur elle prendrait. Sur place, les grands reporters de France 2 rapportaient la situation.  

Par la rédaction de l'INA - Publié le 18.11.2024
 

27 janvier : Kharkiv en état d'alerte

27 janvier 2022, sur France 2 on annonçait un entretien du président Emmanuel Macron avec Vladimir Poutine au sujet de l'Ukraine. Depuis quelques semaines la tension montait et les autorités américaines alertaient, comme on l'entend dans l'archive en tête d’article, sur une invasion probable : « La Russie pourrait lancer une attaque mi-février en Ukraine ». Et d'estimer « que Moscou pourrait cibler la ville de Kharkiv ».

La grand reporter Maryse Burgot, accompagnée du journaliste reporter d'images Bruno Vignais, s'était rendue sur place. La ville était en état d'alerte. « J'ai 73 ans, mais si les Russes arrivent, je prendrai les armes et j'irai au front », assurait un passant. Non loin, des volontaires fabriquaient artisanalement des couvertures de camouflage pour les militaires.

« Après l'appel du président ukrainien, des milliers de volontaires s'entraînent à travers le pays », précisait le commentaire. À la mairie de Kharkiv, on évaluait la quantité et la qualité des abris disponibles pour le million et demi d'habitants que comptait la ville. Chacun, dans cette ville à quelques kilomètres de la frontière russe, se tenait prêt. C'est dans cette ville qu'un mois plus tard eut lieu l'une des premières et principales batailles lors de l'invasion russe de l'Ukraine

15 février : l'attente et l'angoisse

Le 15 février 2022, la Douma russe appelait Vladimir Poutine à reconnaître les territoires ukrainiens pro-russes, comme États indépendants. Le statut de ces régions était l'objet d'un conflit larvé entre l'Ukraine et la Russie depuis 2014. Si le président russe allait dans le même sens, cette décision devait marquer la fin d'un processus de paix entre les deux pays.

À l'annonce de ce vote de l'assemblée russe, les reporters de France 2 se rendaient à Poltava, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Kharkiv. Là-bas, comme le décrit l'archive ci-dessous, les Ukrainiens « se préparaient au pire ». Un groupe d'habitants interviewé avait, par exemple, fait l'acquisition d'un brancard : « Les médecins militaires sur la ligne de front nous ont demandé ce type d'équipement pour évacuer les blessés. On s'est cotisés pour l’acheter ».

Dans les rues de la ville, l'incertitude régnait autant que l'inquiétude. « On sait bien-sûr qu'il y a toujours une possibilité de guerre, mais je n'y crois plus. Si les Russes avaient dû attaquer, il n'y aurait pas eu tout ce bruit avant. Ils l'auraient déjà fait et c'est tout », analysait une passante.

Ukraine : un pays dans l'attente
2022 - 02:42 - vidéo

22 février : Poutine reconnait l'indépendance des zones séparatistes pro-russes

« C'est une décision qu'il a présentée comme nécessaire, hier soir Vladimir Poutine a donc annoncé la reconnaissance de l'indépendance des zones séparatistes pro-russes en Ukraine. Cela est vu comme une offensive. » Le 21 février au soir, comme on l'entend dans l'archive ci-dessous, Vladimir Poutine confirmait ce que craignaient une grande partie des Ukrainiens et des observateurs internationaux.

La guerre était imminente et à Kiev, la reporter Dorothée Olliéric dévoilait une capitale dans l'attente, désormais quasi-certaine de l'arrivée de la guerre. « On a eu très peur. On ne sait pas trop quoi faire parce que moi, j'ai des enfants en bas âge. Je m'inquiète vraiment », confiait une Ukrainienne. Et un passant de renchérir : « Guerre ou pas guerre, je ne sais pas. Mais tout le monde a peur ».

Dans le Donbass, les pro-russes se réjouissaient de l'annonce. « Oui, c'est encore un pas. Encore une brique qui sera ajoutée à cet édifice que l'on construit depuis 2014. On est très heureux ». Vladimir Poutine ordonnait l'entrée de ses troupes dans les enclaves séparatistes.

Le même jour, Maryse Burgot rapportait la fuite des Ukrainiens du Donbass. Elle rencontrait une famille qui tentait de convaincre les grands-parents de fuir : « Vous feriez bien de partir vous aussi. Parce que vous voyez, ça recommence ». Et la grand-mère de s'énerver : « À 85 ans. Quel malheur ! J'espère que ces traîtres de Russes ne vont jamais arriver ici. Même pendant la guerre, en 41, c'était moins dur. Quand on pense que les Russes sont censés être nos frères ».

24 février : l'invasion russe

« Tout a basculé dans la nuit quand Vladimir Poutine annonce à la télévision, par surprise, une opération militaire. Très vite, des bombardements ont lieu. C'est tout le pays qui est attaqué. » Dans le 13h de France 2, le 24 février, on annonçait l'invasion russe sur l'Ukraine.

Le montage ci-dessous, diffusé par France 2 ce jour-là, montre Poltava et Kharkiv, deux des villes de l'est ukrainien mentionnées plus haut, être parmi les premières victimes de bombardements russes. « À Kiev, la capitale, et dans les grandes villes, les sirènes d'urgence ».

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