La surexploitation des ressources naturelles, la pollution, la disparition des espèces menacent l'équilibre naturel. Dans une société de plus en plus déconnectée, l'homme parviendra-t-il à renouer le lien brisé avec la nature ? Cette reconnexion avec la nature, certains l'expérimentent au quotidien. C'était le cas pour cette fermière interrogée par France Régions 3 Rouen en novembre 1987.
L'archive en tête d'article nous présente le portrait de Jacqueline Breton, fermière à Marolles, en Normandie. Dans sa ferme, elle pratiquait la communication animale avec ses brebis. Tout avait débuté le jour où elle avait ressenti le besoin irrépressible de se rendre dans son pré pour retrouver une brebis, une sorte d'appel qu'elle décrivait avec entrain : « Elle était coincée entre deux arbres et je ne la voyais pas (...) elle souffrait et elle s'était abîmée la cuisse. Je me suis demandée après, ce qui m'avait fait courir et c'est là que j'ai réalisé que j'avais fait de la télépathie avec elle. » Pour elle, rien de magique dans ce dialogue inopiné : « Quand on est toute la journée dans la nature, et bien, à la longue, on a une communication avec la nature. »
« Pourquoi faut-il que les hommes soient si durs avec les arbres ? »
Plus incroyable encore, cette communication, la fermière l'entretenait également avec les arbres de son parc qui lui confiaient leurs tourments : « Tout a commencé un beau matin, lorsqu'au loin, un arbre m'a appelé... », racontait-elle encore. C'était au mois d'août 1982, avant cette première communication, elle l'assurait, les arbres lui avaient prodigué une sorte d'initiation qu'elle décrivait ainsi : « Je me suis sentie attirée (...) Pendant toute la semaine, on m'a appris [les arbres] l'énergie du corps. On m'a appris à respirer. » Elle ajoutait qu'après s'être purifiée et avoir éliminé « les énergies brûlées », et s'être rechargée, elle était devenue capable de « recevoir des messages ». Elle citait l'exemple de sa relation privilégiée et de ses conversations avec un hêtre blessé : « en passant en dessous, j'ai eu envie de m'asseoir et il m'a dit : "Pourquoi faut-il que les hommes soient si durs avec les arbres ?" Et c'est le lendemain que j'ai appris que dans la forêt amazonienne, on abattait un million d'hectares d'arbres par an. », concluait-elle très sérieusement.
Selon elle, les arbres communiquaient avec elle à travers des ondes particulières qui pouvaient lui indiquer s'ils étaient sains ou malades : « Ce hêtre m'a attiré (...) Il avait un morceau de métal dedans et j'ai réussi à l'enlever. Ce hêtre-là ne m'avait pas appelé à n'importe quel moment ni à n'importe quelle heure. Il m'a appelé un jour de pleine Lune et juste au moment où le Soleil donnait sur sa plaie. »
Pour conclure le reportage, Jacqueline montrait de quelle manière elle se rechargeait au contact des arbres, en se plaçant le long du tronc et en l'enlaçant : « Et après, je me sens bien rechargée. Il y a une communion qui s'est faite avec l'arbre. », confiait-elle, sans être vraiment étonnée que les arbres l'aient choisie pour communiquer. Cette interview s'achevait sur un conseil plein de bon sens à l'égard de l'humanité : « Il ne faut pas être dans la nature, il faut vivre avec la nature. » À votre tour de tester les câlins aux arbres. Qui sait, peut-être vous confieront-ils leurs secrets...