Aller au contenu principal
Le rapprochement de la droite et de l'extrême droite depuis 1991

Le rapprochement de la droite et de l'extrême droite depuis 1991

Eric Ciotti, président des Républicains, s'est montré favorable à une alliance avec le RN en vue des législatives du 30 juin et 7 juillet 2024. Une annonce qui a provoqué une fracture au sein de son parti. Pourtant, ces dernières décennies, la droite républicaine s'est parfois rapprochée du discours de l'extrême. Retour en archives sur les précédents rapprochements.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 20.06.2024
 

L'ACTU.

Après qu'Eric Ciotti, président des Républicains, se soit montré favorable à une alliance avec le RN en vue des législatives du 30 juin et 7 juillet 2024 et rallié ses rangs, une question se pose : le rapprochement entre une partie de la droite et l'extrême droite est-il vraiment une nouveauté ? Depuis près de 40 ans, la première flirte avec les idées de la deuxième. Retour en archives sur quelques précédents.

LES ARCHIVES.

La récente annonce d'Eric Ciotti a provoqué une fracture au sein de son parti LR. Pourtant, ces dernières décennies, la droite républicaine s'est parfois rapprochée du discours de l'extrême droite sans états d'âme comme le montre le montage d'archives disponible en tête d'article.

En 1986, les premiers députés FN font leur entrée dans l'hémicycle. Cet électorat frontiste, c'est la nouvelle cible de la droite. L'immigration devient un de ses thèmes récurrents. En 1986, Charles Pasqua, le ministre de l'Intérieur, annonce le renvoi d'immigrés dans des vols charter. En 1991, c'est au tour de Jacques Chirac, président du RPR, d'adopter les éléments de langage de l'extrême droite, dépeignant une immigration qui profite des aides sociales et prononce cette phrase choc restée dans les mémoires, « Si vous ajoutez à cela, le bruit et l'odeur, et bien le travailleur français sur le pallier, il devient fou... ». Ces propos sont suivis, quelques mois plus tard, d'une nouvelle proposition de Charles Pasqua sur l'instauration de quotas d'immigration.

L'immigration dans le viseur de la droite

Dix ans plus tard, en 2007, c'est au tour de Nicolas Sarkozy de créer un nouveau ministère, celui de l'immigration, de l'intégration et de l'identité nationale. Ce qui provoque de nombreuses réactions, dont celle de la Ligue des droits de l'Homme, « Monsieur Le Pen disait "préférence nationale", là, on dit "identité nationale", c'est malheureusement la même logique », déclarait alors Jean-Pierre Dubois, président de la LDH.

Et certains iront plus loin, en défilant côte à côte lors des manifestations contre le mariage pour tous en 2013. Le parti prend le nom des Républicains, mais les positions se durcissent. Comme en 2015, sur le sujet du burkini. L'occasion pour Eric Ciotti, alors député LR des Alpes-Maritimes, de reprendre la notion de menace du communautarisme par l'islamisme radical.

Arrivé à la tête du parti en 2022, Eric Ciotti prône ouvertement une droite plus « dure », qui « rétablisse l'ordre dans la rue ». Mais, malgré ce discours, la droite peine à convaincre. Aux dernières élections européennes, la liste LR n'a recueilli que 7,25% des voix.

S'orienter dans la galaxie INA

Vous êtes particulier, professionnel des médias, enseignant, journaliste... ? Découvrez les sites de l'INA conçus pour vous, suivez-nous sur les réseaux sociaux, inscrivez-vous à nos newsletters.

Suivre l'INA éclaire actu

Chaque jour, la rédaction vous propose une sélection de vidéos et des articles éditorialisés en résonance avec l'actualité sous toutes ses formes.