Donald Trump a été élu une seconde fois à la tête des États-Unis. Le pays vit désormais une période de transition jusqu'à son investiture fin janvier. Comment s'était déroulé le premier mandat du milliardaire ? Retour en archives sur les grands moments de sa première présidence, entre 2017 et 2021.
Dès les jours qui suivent son investiture le 20 janvier 2017, Donald Trump signait une série de décrets destinés à le montrer en action. Le premier était destiné à abroger l'Obamacare, mesure santé particulièrement symbolique des années de Barack Obama à la Maison blanche. Il signait également le retrait des États-Unis de l'Accord de partenariat transpacifique (TPP) suivant ses volontés protectionnistes, la suspension des fonds fédéraux destinés aux ONG soutenant l'avortement et la relance de deux projets de construction d'oléoducs. Le 27 janvier, il décidait également de restreindre l'entrée aux États-Unis des citoyens de sept pays à majorité musulmane : l'Irak, l'Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et du Yémen. Il s'agissait pour lui de « protéger la Nation contre l'entrée de terroristes étrangers aux États-Unis ».
Comme on l'entend dans l'archive ci-dessous, cette dernière décision provoqua l'indignation, le désordre dans les aéroports états-uniens et eu un grand retentissement à l'international. Ce «muslim-ban» fut bloqué par les tribunaux américains et révoqué par Joe Biden en janvier 2021, au lendemain de son investiture.
Le mur à la frontière avec le Mexique
Au-delà de cette série de décrets, dès les premiers jours de sa présidence, Donald Trump confirmait sa volonté de mettre en place sa mesure phare : la construction d'un mur entre les États-Unis et le Mexique pour empêcher l'immigration clandestine. Dans l'archive ci-dessous, France 3 rapportait dès janvier une tension montante entre les deux pays alors que le « president-elect » demandait au gouvernement mexicain de financer le projet. Il affirmait : « Nous serons remboursés a posteriori grâce à des transactions avec le Mexique ».
Construction d'un mur à la frontière des Etats Unis et du Mexique
2017 - 01:47 - vidéo
Le président mexicain Enrique Peña Nieto démentait et assurait que le pays n'assurerait pas le financement du mur. Comme le précise le commentaire, Donald Trump répondait par une augmentation des taxes sur les produits mexicains. Au cours de son premier mandat, sur les 730 kilomètres de barrières construites, seuls quelque 75 kilomètres étaient vraiment nouvelles, le reste consista en l’amélioration de la frontière pré-existante. À son arrivée au pouvoir, Joe Biden suspendait la poursuite des travaux. En 2024, Donald Trump assurait vouloir reprendre et terminer le mur s'il était réélu.
Vers la sortie de l’accord de Paris sur le Climat
« Donald Trump esquisse un large sourire lorsqu'il dévoile enfin sa décision ». Juin 2017 : climatosceptique et isolationniste, Donald Trump annonçait le retrait de son pays des accords de Paris sur le climat. Et de déclarer, comme on l'entend dans l'archive ci-dessous : « Alors que nous sommes les meilleurs dans la protection environnementale. On ne va pas se laisser imposer des obligations par les plus grands pollueurs ». Les États-Unis étaient (et sont toujours), après la Chine, les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre au monde.
Accord de Paris : la sortie des Etats-Unis
2017 - 02:42 - vidéo
En France, Emmanuel Macron s'insurgeait. « Je considère qu'il commet là une erreur pour les intérêts de son pays et de son peuple et une faute pour l'avenir de notre planète ». Il en profitait pour paraphraser le président américain avec une petite phrase désormais bien connue : « Make our planet great again ». En 2021, dès le premier jour de son mandat, Joe Biden signait un décret pour réintégrer les accords de Paris.
Décembre 2017 : Jérusalem capitale d'Israël
Autre promesse phare de sa campagne, le 6 décembre 2017, Donald Trump reconnaissait Jérusalem comme capitale d'Israël. Si cette nouvelle satisfaisait une demande israélienne, elle provoqua la colère des Palestiniens et une désapprobation internationale. En mai 2018 et à la suite de cette décision unilatérale, l'ambassade américaine était déplacée de Tel-Aviv à Jérusalem. C'est ce que rapporte l'archive ci-dessous.
Inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem
2018 - 01:57 - vidéo
Économie : « America first »
Un an et demi après l'arrivée au pouvoir du 45e président des États-Unis, France 2 faisait le point sur la politique économique mise en place par le milliardaire. Objectif de Donald Trump : « America first ». « C'est aujourd'hui plus que jamais son axe politique. Le président américain a lancé un bras de fer avec la Chine, mais également avec l'Union européenne en imposant de nouvelles taxes sur l'acier et l'aluminium », annonçait Laurent Delahousse dans l'archive ci-dessous. Donald Trump renégociait également l’Accord de libre-échange nord-américain, afin de le rendre plus avantageux pour son pays. À date, France 2 notait des « résultats mitigés ».
La politique commerciale protectionniste de Donald Trump
2018 - 02:16 - vidéo
Malgré tout, dans l'archive en tête d'article diffusé à la fin du mandat de Trump en août 2020, France 3 qualifiait finalement l'économie « de bon point » pour le président. Un bilan abimé par la crise de la Covid-19 dans la dernière année de sa présidence.
L'accord sur le nucléaire iranien : une réussite d'Obama dont Trump ne veut pas
En mai 2018, Donald Trump appliquait une nouvelle promesse électorale : sortir de l'accord sur le nucléaire iranien. Cet important accord avait pour objet « un compromis » signé à Vienne en 2015 « après dix ans d'âpres négociations entre l'Iran, les États-Unis, la France et les autres membres du Conseil de sécurité ». C'est ce qu'explique l'archive ci-dessous. L'Iran s'engageait à suspendre son programme nucléaire militaire en échange de la levée progressive de sanctions économiques internationales. Avec Donald Trump, les États-Unis reprenaient ces sanctions contre l'Iran.
Accord nucléaire iranien et conséquences
2018 - 02:22 - vidéo
Le dialogue avec « Rocket man »
« Il y a de cela quelques semaines, ils se traitaient de "petit gros" et de "malade mental gâteux". Aujourd'hui, le président des États-Unis et de la Corée du Nord acceptent de se rencontrer en vue de trouver un accord sur le nucléaire. Si ce sommet a lieu, ce serait historique. » En mars 2018, comme on l'entend dans l'archive ci-dessous, Donald Trump et Kim Jong-Un confirmaient préparer une rencontre, seulement quelques mois après avoir été « au bord de la guerre ».
Rencontre inattendue entre les Etats Unis et la Corée du Nord
2018 - 02:16 - vidéo
Après de premiers échanges à Singapour en 2018, Donald Trump devenait en juin 2019 le premier président américain à visiter la Corée du Nord. Bien qu'historique, ce dialogue n'a pas eu d'effets concrets et de long terme sur la politique de dénucléarisation nord-coréenne. Reuters note ainsi que depuis ces rencontres, le pays a élargi son arsenal de missiles balistiques et a rouvert son site d'essais nucléaires, se tenant prêt à reprendre les essais.
Covid-19 et fake news
En février 2020, la Covid-19 faisait son premier mort aux États-Unis. Donald Trump, habitué à propager de fausses informations et théories du complot, minimisait la crise sanitaire qui allait toucher son pays. Exemple en avril 2024, dans l'archive ci-dessous, de « propos surréalistes de Donald Trump qui scandalise les médecins ». Il proposait des rayons ultra-violets ou du désinfectant dans les poumons pour soigner la maladie. La journaliste de conclure : « Cette suggestion fait évidemment bondir les scientifiques du monde entier. Il implore le public de ne surtout pas écouter le leader de la première puissance mondiale ».
Mai 2020 : George Floyd meurt étouffé sous le genou d'un policier
Quelques mois avant l'élection présidentielle de 2020, l'afro-américain George Floyd mourait étouffé sous le genou d’un policier blanc à Minneapolis (Minnesota). Dans les jours qui suivaient, des dizaines de manifestations contre les violences policières et le racisme secouaient les États-Unis.
Si Donald Trump exprimait ses condoléances à la famille Floyd, il était accusé, notamment par son concurrent à la Présidentielle Joe Biden, d'attiser les tensions dans le pays. Comme on l'entend dans l'archive ci-dessous, plutôt que de jouer la carte de l'apaisement, il menaçait d’envoyer l'armée et condamnait la violence des mobilisations : « Si une ville ou un État refuse de faire le nécessaire pour défendre la vie et les biens de leurs habitants, alors je déploierais l'armée américaine et je résoudrais le problème à leur place. »
Emeutes suite à la mort de George Floyd : Trump menace de faire intervenir l'armée
2020 - 03:12 - vidéo
Et de s'adresser par téléphone aux gouverneurs : « Vous devez dominer. Si vous ne dominez pas, vous perdez votre temps. Ils vont vous marcher dessus et vous aurez l'air d'une bande de tocards. Ce sont des terroristes. Ce sont des terroristes qui vont faire du mal à notre pays ».
Pour Joe Biden, son opposant démocrate, Donald Trump envenimait la situation. Il rappelait : « Les tweets du président, comme "Quand les pillages débutent, les tirs de la police commencent". Ce ne sont pas les mots d'un président. Ce sont les mots d'un chef de la police de Miami raciste des années 1960. »
« Un président obsédé par sa réélection alors que sa base lui demande le retour à l'ordre au plus vite dans le pays », concluait la journaliste. Donald Trump n'était pas réélu en 2020, mais quatre ans plus tard.