« Debout femmes esclaves et brisons nos entraves, debout, debout, debout. » Ces paroles et cet air sont ceux d'un hymne féministe. Mais, savez-vous d’où vient cet air ?
C'était d’abord un chant allemand créé en 1933, par des prisonniers communistes d’un camp de concentration en Allemagne. Les paroles se répandirent d’un camp à l’autre, en plusieurs langues, dont le français. Voici les paroles, chantées en 1946 dans une archive du montage ci-dessus, par une rescapée du camp de Ravensbrück en Allemagne : « O terre de détresse où nous devons sans cesse piocher ! »
L'hymne du MLF
Cet air fut repris des années plus tard, en 1971, par le MLF, le Mouvement de libération des femmes. Les paroles furent changées par les militantes féministes. Parmi elles, l’historienne Marie-Jo Bonnet. En 2020, celle-ci revenait sur la genèse de l'hymne : « Il y a eu un groupe avec Monique Wittig, parce qu'il y a beaucoup la poésie de Monique Wittig dans ces paroles. Il y avait Christine Delphy, Antoinette Fouque, Josée Contreras. Elles se sont réunies et elles ont mis au point ces paroles. »
Et ces paroles, les voici : « Levons-nous femmes esclaves. Et brisons nos entraves. Debout, debout, debout ! » L’hymne du MLF, aussi appelé « Debout les femmes », était né. Il fut repris dans plusieurs manifestations féministes.
Comme là, en 1982, à Paris, « Levons-nous femmes esclaves. Et brisons nos entraves. Debout, debout ! », en 1986, lors des obsèques de la romancière et féministe Simone de Beauvoir, « Divisées, les femmes. Et de nos sœurs séparées… », ou encore en 2009 encore à Paris, «Debout ! Debout ! Debout ! ».
Un chant également repris au cinéma, et par des artistes. Comme en 2018 à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. 39 artistes féminines menées par le duo Brigitte avaient repris l’hymne du MLF.