En 2023, en France, 271 000 femmes ont été victimes de violences conjugales. 134 d’entre elles sont mortes sous les coups de leur conjoint.vSelon le décompte #NousToutes, au 20 novembre 2024, on dénombrait 122 féminicides depuis le début de l'année. La prise en considération de la gravité des violences au sein du couple est lente et longtemps, quand des victimes témoignaient, elles le faisaient à visage couvert. À l'occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, découvrons le portrait de Michelle. En 1975, elle était l'une des premières victimes à témoigner à la télé.
L'ARCHIVE.
En 1975, Michelle était l’une des premières victimes à témoigner à visage découvert à la télé, c'était dans le magazine « Des faits et des hommes », le 29 janvier 1975. En 2021, presque 50 ans plus tard, à l’âge de 98 ans, elle racontait à nouveau son calvaire pour l'INA. Elle s'appelle Michelle Renault et a subi les coups de son mari pendant des années. En 1975, dans l'émission consacrée au « Divorce à la française », Michelle témoignait.
Les premières violences étaient psychologiques, comme elle le racontait en 1975 : « j'étais obligée de me coiffer comme il le désirait, de m'habiller comme il le voulait, de ne rien faire en dehors de lui, sans quoi j'étais soumise à des sanctions. » Son calvaire a duré 16 ans : « Il commençait à me faire des scènes, à me frapper au passage, à m’arracher les cheveux. La vie n’était pas tenable. »
Des violences en silence
Michelle a tenté d’alerter la police à plusieurs reprises sans résultat, car son mari ouvrait la porte et déclarait qu'il n'y avait aucun problème : « Ils se contentaient de venir et de repartir. » En 2021, elle se remémorait : « la justice de ce temps-là était que vous étiez mal mariée, que vous n'aviez qu'à terminer votre vie avec. Je n'avais pas compris que mon sort était déjà tracé. »
Après des années de violence, Michelle a fini par divorcer en 1978. À l’époque, dans les années 70, les violences conjugales sont taboues, sous-médiatisées, voire banalisées, comme elle le précisait encore ici : « Elles n’avaient aucun droit. Elles étaient en soumission à cette époque-là. Tout à fait en soumission. Et beaucoup n’ont pas pu y échapper. »
Le témoignage entier de Michelle en 1975
Récit d'un mariage raté
1975 - 05:00 - vidéo