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Changement climatique : dès les années 70, on savait déjà

Changement climatique : dès les années 70, on savait déjà

Chaque 8 décembre, c'est la journée mondiale du climat. Une journée pour rappeler le péril du réchauffement climatique et la nécessité d’agir pour en limiter les effets. Une menace déjà anticipée par de nombreux chercheurs il y a plus de 40 ans.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 07.12.2021
 

Chaque 8 décembre, la journée mondiale du climat rappelle les périls du réchauffement climatique et la nécessité d’agir pour en limiter les effets. Le 9 août dernier par exemple, le rapport des experts du Giec annonçait que la hausse de la température mondiale serait plus rapide et plus sévère qu'annoncée, entraînant l’augmentation du niveau des océans ou encore l’intensification des événements climatiques extrêmes.

Tous ces phénomènes étaient prévisibles et annoncés par de nombreux scientifiques et lanceurs d'alerte dès le début des années 1970. Des alertes qui ont eu peu d'effets. Dans le montage proposé en tête de cet article, nous avons regroupé toutes ces déclarations jugées à l'époque alarmistes, peu crédibles ou tout simplement minimisées.

Au programme de ce florilège, il y a plusieurs émissions et magazines emblématiques de la télévision : « Visa pour l’avenir », « Les Mystères de la Terre », « Les dossiers de l’écran » ou « La Nuit écoute ».

Un verre d'eau pour expliquer

Le premier lanceur d'alerte, sans doute né trop tôt dans la société industrielle, a pourtant été le candidat écologiste à l'élection présidentielle de 1974. Son nom : René Dumont. Personne n'a oublié sa célèbre «prophétie» réalisée devant un simple verre d'eau : « Nous allons manquer d'eau ». A Lorient en mai 1974, René Dumont précisait sa pensée : « Si nous continuons notre évolution actuelle de la population, de la production industrielle démentielle, nous allons à l’effondrement total de notre planète, de la vie sur la Terre, vers le milieu du siècle prochain ».

En 1977, des calculs montraient déjà que la quantité de gaz carbonique augmentaient de façon sensible à cause des charbons et des hydrocarbures brûlés dans le monde : « Depuis le XIXe siècle, une quantité chaque jour croissante de charbon et d'hydrocarbure est brûlée dans le monde (...) La quantité globale de gaz carbonique présent dans l'atmosphère augmente donc de façon sensible, malgré la présence des océans et de la végétation qui en absorbent une fraction appréciable ».

Dès 1978, François de Closets, le journaliste scientifique de TF1, évoquait lui aussi la possibilité d'un réchauffement climatique : « Au train où nous brûlons le pétrole et le charbon, le taux de CO2 aura doublé dans l’atmosphère d’ici à la fin du siècle. Et à ce rythme, le climat de la planète pourrait se réchauffer de 4 degrés au milieu du prochain siècle et alors même la calotte antarctique pourrait commencer à fondre. »

Un an plus tôt, en 1977, le météorologue Patrick Brochet aboutissait à la même conclusion : « Il y aurait fusion d'une partie de la calotte glaciaire. Peut-être même disparition totale des glaces au Pôle Nord (...) Il y aurait une augmentation du niveau des océans en particulier. »

Quelle attitude adopter

En 1979, c'était au tour du volcanologue Haroun Tazieff de jouer les Cassandre : « A cause du réchauffement, 2 à 3 degrés de moyenne suffisent à provoquer une montée des eaux. Et donc la noyade de toutes les côtes basses de New York, Le Havre et Marseille et Nice et Londres... »

Mais bien avant ces alertes, dès 1962, le journaliste-scientifique Nicolas Skrotzky réfléchissait à l'attitude qu'il faudrait adopter pour éviter ce que nous appellerions aujourd'hui « l'effondrement » et anticipait une nécessaire « décroissance » : « Le développement exponentiel de l’activité humaine, la pullulation humaine font que les conditions de vie se modifient et qu’il faut prendre un certain nombre de décisions pour que cette vie puisse continuer. »

Pour conclure, laissons la parole à l'acteur Michel Simon, qui, en 1965, en observant les transformations de son jardin au fil des années pressentait déjà la « sixième extinction » : « Cette prolifération de l’être humain, qui est pire que celle du rat, c’est effroyable. »

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