Il y a 30 ans, Léo Ferré disparaissait. Le chanteur laissait derrière lui une œuvre immense, poétique, devenue classique de la chanson française. Auteur-compositeur-interprète né en 1916, il était connu pour sa liberté de parole, son lyrisme et sa mélancolie. Il se revendiquait anarchiste.
Début 1969, désormais installé dans le paysage musical français, Léo Ferré sort «L'Été 68», un 33 tours contenant plusieurs chansons devenues parmi ses plus emblématiques : «Les Anarchistes», «Pépée» et «L'Été 68».
Sur le plateau de « Vedette et son public », il interprétait «C'est extra». Au milieu de chansons personnelles et engagées, ce titre lui ouvrait les portes d'un nouveau public, plus jeune. Il fut l'un de ses plus grands succès commerciaux.
Cette chanson, à l'érotisme à peine voilé, lui aurait été inspirée par l'écoute de « Nights in White satin » des Moody Blues. C'était le slow de l'été 69.
« Une robe de cuir comme un fuseau
Qu'aurait du chien sans l'faire exprès
Et dedans comme un matelot
Une fille qui tangue un air anglais
C'est extra
Un moody blues qui chante la nuit
Comme un satin de blanc d'marié
Et dans le port de cette nuit
Une fille qui tangue et vient mouiller
C'est extra
C'est extra
C'est extra
C'est extra
Des cheveux qui tombent comme le soir
Et d'la musique en bas des reins
Ce jazz qui d'jazze dans le noir
Et ce mal qui nous fait du bien
C'est extra
Ces mains qui jouent de l'arc-en-ciel
Sur la guitare de la vie
Et puis ces cris qui montent au ciel
Comme une cigarette qui brille (...) »