23 juillet 1978, le maillot jaune en titre, gagne son premier Tour de France, l'une des plus mythiques courses cyclistes et dès sa première participation ! Avant lui Fausto Coppi, Hugo Koblet, Jacques Anquetil et Eddy Merckx avaient réussi le même exploit.
Le champion s'impose en puissance avec une moyenne de 43,424 km/h. L'arrivée finale s'effectue sur les pavés des Champs-Élysées. Hinault s'impose au classement général devant Zoetemelk à trois minutes cinquante-six secondes et le Portugais Joaquim Agostinho à plus de sept minutes. Hinault a gagné ce Tour de France en 108h18 minutes.
Arrivée et remise du prix
Sur les images du sprint final de l'arrivée de l'étape, on reconnait Gerrie Knetemann, vainqueur de l'étape, devant Martens et Lubberding et Bertin.
Vient ensuite la remise du maillot jaune à Bernard Hinault, qui l'enfile tout souriant. C'est monsieur Couve de Murville qui lui remet au nom de la ville de Paris. Il reçoit également un cadeau personnel du Président de la République Valéry Giscard d'Estaing, un vase de Sèvres, reçu des mains de Jean-Pierre Soisson, ministre de la Jeunesse et des Sports.
Après l'effort, la fête !
Le journaliste Bernard Giroud prend l'antenne. Il se trouve en direct au Pub Renault des Champs Elysées où se déroule une grande fête. Le pub a été rebaptisé "Pub Hinault" pour l'occasion. Le champion cycliste s'apprête à découper une immense pièce montée qui représente les étapes de montagne.
"Cette pièce montée symbolise la surprise, les progrès mais surtout la performance réalisée par Bernard Hinault en montagne. C'était sans doute là le fait important de ce Tour de France car on doutait un petit peu de Bernard Hinault au-dessus de 1500 mètres. En fait, il a affirmé toutes ses qualités."
Bernard Hinault prend la parole : "Cette pièce montée, par sa forme, me rappelle surtout le Puy de Dôme et des mauvais souvenirs." … "Ce maillot jaune représente deux, trois années de travail et surtout pour mes coéquipiers, la satisfaction d'avoir travaillé pour quelque chose."
Bernard Giroud interroge ensuite Jacques Goddet, le directeur du Tour de France, qui explique que la performance de Bernard Hinault est d'avoir gagné ce Tour la première année de sa participation et d'avoir "triomphé de toutes les difficultés car vraiment ce Tour était difficile… on devait être bon grimpeur et bon rouleur, mais on devait surtout avoir des facultés considérables de résistance et d'énergie et on se demandait si Bernard Hinault les possédait vraiment. Il poursuit : "il a su surmonter sa défaillance au Puy de Dôme, vaincre l'Alpe d'Huez et conduire son équipe." Il insiste ensuite sur le rôle d'appui de Cyrille Guimard. Jacques Goddet fait également l'éloge de la marque Renault et de son équipe.
Une franchise critiquée…
Bernard Giroud l'interrompt un peu brusquement et redonne la parole au vainqueur du Tour, en l'interrogeant sur sa franchise légendaire. Sans vraiment entrer dans les détails, le champion reconnait qu'il peut être trop franc et qu'il fera attention à l'avenir. Il évoque en fait, la grève des coureurs dont il était le porte-parole. "On en a tiré une leçon après les événements qu'il y a eu dans le sud-ouest et maintenant j'aurai plus l'occasion de me retenir et de parler beaucoup moins."
Le "doping" non merci !
En studio, Jean-Claude Bourret lui demande s'il a recours au "doping" comme certains "confrères"… "Non, je ne vois pas pourquoi quand on est bien entraîné et bien suivi médicalement… qu'on soit tenté pour prendre des produits dopants. J'ai gagné ce tour de France sainement car j'ai quand même été au contrôle six ou sept fois et jusque-là il n'y a pas eu de résultats, donc c'est que c'était bon."
Son dernier effort dans ce reportage est de couper la pièce montée tout en tenant une coupe de champagne… Ce que ne manque pas de souligner le journaliste…
Pour aller plus loin
L'étape du Puy de Dôme: Hinault n'est pas en forme mais donne le maximum. À peine la ligne d'arrivée coupée, il descend de son vélo et monte dans une ambulance pour être placé sous oxygène. Il termine l'étape à la quatrième place. (Vidéo, 14 juillet 1978)
Commentaire audio de cette étape difficile par Jean-Paul Brouchon et interview de Bernard Hinault à l'issue de l'étape. "Je n'étais pas dans le coup. J'étais pas dans l'allure, dans la course... contracté, ce n'est pas un bon jour. Tant qu'on n'est pas rendu à Paris, le Tour n'est pas fini. Je ne suis pas déçu." (Audio, 14 juillet 1978)
La grève des coureurs. Lors de la douzième étape, Hinault est poussé par le Néerlandais Gerben Karstens à être le porte-parole des coureurs en grève. Ils sont mécontents des horaires de course et du manque de récupération. Le peloton parcoure la demi-étape au ralenti et franchit la ligne d'arrivée à pieds avec deux heures de retard à Valence-d'Agen, sous les sifflets du public. Dans la presse, certains journalistes s'offusquent et présentent Bernard Hinault comme le meneur de cette grève, ce qui agace fortement le Breton qui le fait savoir…
Résumé du tour de France 1978 en images (Vidéo)