Alors que les élections législatives italiennes sont prévues en janvier 2023, une crise politique pourrait accélérer leur tenue. Alors que le 14 juillet dernier, Mario Draghi, au pouvoir depuis février 2021 et à la tête d'une vaste coalition «d'union nationale» allant de l'extrême droite à la gauche, formée dans l'urgence des réponses à apporter à l'économie italienne fragilisée par la pandémie, avait présenté sa démission au président de la République Sergio Mattarella, qui l'avait refusée, le Premier ministre n'a pas réussi mercredi 20 juillet au Sénat à recueillir le vote de confiance de trois partis de son gouvernement. Même si le vote de confiance lui a été fourni par ses partenaires du centre et de la gauche, cette absence de soutien des voix de la droite, de l'extrême droite et du mouvement des 5 étoiles, trois formations parmi les plus importantes de son gouvernement, a donc signifié sa chute. Mario Draghi a ainsi logiquement présenté sa démission, jeudi 21 juillet, au président de la République, qui a «pris acte», ajoutant que dans l’immédiat le gouvernement Draghi restait en place pour expédier les affaires courantes.
Le manque de soutien de certains partis de sa coalition était déjà le motif qui avait motivé Mario Draghi à présenter la démission de son gouvernement la semaine dernière, le 14 juillet. Mais devant l'insistance du président de la République à poursuivre sa mission, et au vu du soutien populaire dont il bénéficie toujours pour mener sa politique auprès des Italiens, Mario Draghi s'était redonné comme but de poursuivre son travail au poste de Premier ministre, une position rassurante alors que l'Italie inquiète toujours autant en raison des difficultés de son économie.
Sauvetage de l'Euro
Mario Draghi est une personnalité respectée des Italiens et de la classe politique, et au-delà, en Europe et sur la scène internationale. Economiste de formation, son sauvetage de l'Euro en 2012 reste dans toutes les mémoires. Celui qui était alors président de la Banque centrale européenne (BCE) annonçait faire « tout ce qui est possible pour sauver l'euro ». L'annonce de rachats massifs des dettes de pays fortement endettés du Sud de l'Europe, l'Espagne, l'Italie et la Grèce, avait permis de calmer la pression des marchés financiers et ainsi sauver la cohésion de la monnaie unique.