Le rapport de la commission Duclert, remis à Emmanuel Macron le 26 mars 2021, écarte le terme de « complicité » mais conclut « à un ensemble de responsabilités lourdes et accablantes pour l’État français » dans le génocide du Rwanda.
Entre avril et juillet 1994, près de 800 000 Tutsis ont été massacrés dans ce qui constitue l'un des trois génocides du XXe siècle. La responsabilité du chef de l’État français est pointée du doigt dans ce rapport. Pourtant, le 23 juillet 1994, le président François Mitterrand voyait dans l'intervention française Turquoise l'une des seules « lueurs » dans cette « épouvante ».
La France fut la première à réagir en lançant en juin 1994 - trois mois après le début des massacres -, sous mandat de l'ONU, une opération militaro-humanitaire visant à « faire cesser les massacres ». Les responsables politiques et militaires de l'époque ont soutenu avoir sauvé l'honneur de la communauté internationale en étant les seuls à intervenir au Rwanda. À l'image de François Mitterrand, qui tout en reconnaissant que « les limites de l'épouvante ont reculé », saluait l'engagement des forces tricolores.