1987 : Haïti entre espoir démocratique et misère sociale

L'ACTU.

Haïti, déjà victime d'une vague de violence ces dernières semaines, avec une recrudescence des exactions de gangs surarmés, s'enfonce un peu plus loin dans la crise. En juillet 2021, l'assassinat du président d'Haïti Jovenel Moïse, 53 ans, chez lui par un commando, avait marqué l’accélération de la descente aux Enfers d'Haïti. La situation est si grave que l’Unicef parle même de scènes sorties du film Mad Max, film qui dépeint un futur post-apocalyptique. À la peur des gangs qui font régner la terreur s'ajoute la faim et la malnutrition. Le pays le plus pauvre d'Amérique, en proie à une crise sécuritaire, est également victime d'une crise politique d'envergure, avec la démission, le 11 mars dernier, de son Premier ministre, sous la pression des gangs. La démocratie, censée être rétablie en 1986 après la fuite de Jean-Claude Duvalier, n'a jamais pu véritablement s'épanouir. Et le contexte actuel n'est pas sans rappeler le chaos qui régnait à l'époque.

L'ARCHIVE.

L'archive en tête d'article revient sur cette période où tous les espoirs étaient encore permis et où Haïti rêvait de démocratie. Le 28 novembre 1987, à la veille des premières élections libres, « Reporters », sur La Cinq, dénonçait la misère sociale et démocratique qui frappait alors le pays, notamment dans ses quartiers les plus pauvres. Le reportage donnait la parole à des habitants des bidonvilles, démunis et victimes de la violence des milices (les tontons macoutes) de l'ancien dictateur Jean-Claude Duvalier (1971-1986), mais aussi de l'opposant, le père Aristide (qui deviendra président entre 1993 et 1996 et 2001 et 2004).

Le 29 novembre 1987, date prévue des élections, ces dernières étaient finalement annulées, après des tirs de militaires et d'anciens tontons macoutes sur des dizaines de civils.