C'est une technique de chasse qui consiste à appliquer de la colle sur des branches pour y piéger des oiseaux comme des grives. Si elle est bien autorisée depuis 1989, certaines associations comme la Ligue de protection des oiseaux la jugeaient cruelle et tentait de la faire abroger depuis des années. En France, elle était même considérée comme une "tradition" dans cinq départements de la région PACA : les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, le Var et le Vaucluse. Des quotas existaient tout de même pour limiter sa pratique. Il était par exemple de 15 000 par an dans les Bouches-du-Rhône en 2019.
Cette pratique controversée, certains n'avaient pas hésité à l'utiliser bien avant. En 1980, Antenne 2 partait à la rencontre de Christian, 13 ans et habitant en banlieue. C'était un adepte de la chasse à la glu.
"Christian a 13 ans. Son enfance difficile dans les cités HLM et son retard à l'école l'ont amené à se replier sur lui-même. Il n'a pas beaucoup d'amis. Les seuls vrais amis de Christian, ce sont les oiseaux. Les oiseaux qu'il essaie d'attraper pour les emmener chez lui."
Dans ce reportage, Christian expliquait la technique de la chasse à la glu : "Je chasse avec de la glu. Je suis en train de passer de la glu sur les baguettes pour les mettre sur des piques." Il n'avait plus qu'à déposer des oiseaux en cage dits "appelants" et faisant guise d’appâts, puis à attendre que les oiseaux se posent et soient pris au piège. Quand le journaliste lui demandait si les oiseaux n'étaient pas un peu prisonniers en cage, Christian répondait : "Oui. Je sens qu'il est prisonnier car il s'affole. Alors je le relâche."
Jérémie Gapin
Pour aller plus loin :
Mais comment est fabriquée cette glu spéciale ? France 3 Méditerranée rencontrait Laurent Dubois en 1999, chasseur et fabricant de glu.