L’ACTU.
Le combo s’annonçait explosif. Entre l’ouverture des Jeux olympiques et le chasse-croisé entre juillettistes et aoutiens, il y a eu du monde sur les routes le dernier week-end de juillet 2024.
La journée du 26 juillet 2024 était par exemple classée rouge au niveau national et noire en Île-de-France dans le sens des départs. Le classement en orange signale une circulation difficile alors que le vert informe d’un trafic habituel. Les routes placées en noir sont celles dont la circulation est « extrêmement difficile ».
Cette classification apparaît en 1976 avec la création de Bison futé, conséquence du pire bouchon du siècle vécu durant le chassé-croisé de l’été 1975.
LES ARCHIVES.
« Le 1ᵉʳ août restera dans les annales. » L’été 1975, la France connaît une paralysie totale. Le 2 août, c’est le bouchon du siècle sur la nationale 10, entre Paris et Bayonne. Plus de 600 000 voitures sont bloquées sur la route des vacances sur 600 kilomètres de bouchons cumulés. Il faut trois à quatre heures pour parcourir dix kilomètres. « C’est la première fois que je vois ça », rigole une vacancière dans la vidéo en tête d’article. Au poste central de contrôle de la circulation, c'est la panique, l’un des agents confirme « on n’a jamais eu autant de problèmes ».
La circulation est catastrophique, les itinéraires de délestage ne suffisent pas pour répartir les milliers d’automobilistes. « La demande est supérieure à la capacité de l’ensemble », précise l’opérateur au journaliste.
Tous les départs de vacances ont lieu le même week-end, c’est du jamais vu. Huit millions de voitures sont comptabilisées sur les routes, soit deux millions de plus que l’année précédente. Les autoroutes n’existent pas encore et peu d’informations sont fournies aux vacanciers. Pourquoi ne pas partir en vacances à un autre moment ? « Je me suis dit que peut-être les autres jours, ce sera la même chose », se justifie un automobiliste dans la vidéo ci-dessous.
Interviews d'automobilistes bloqués dans les embouteillages
1975 - 01:53 - vidéo
PARALYSIE TOTALE
Et pour ne rien aider, cet été-là, des viticulteurs du Languedoc-Roussillon en colère ont barbouillé de noir des panneaux de signalisation empêchant certains automobilistes de profiter des itinéraires bis proposés. Et pour ne rien arranger encore, 20 % des vacanciers avaient équipé leur véhicule d'une caravane, ralentissant encore plus le flux de voitures.
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À l’arrêt, les automobilistes ne connaissaient pas leur heure d’arrivée. Certains en profitaient pour lire, discuter ou écouter la radio. Mais cet été-là est aussi marqué par de fortes chaleurs. Sans climatisation dans les voitures (elle n’arrivera que dans les années 1990 en France), certains préfèraient patienter hors du véhicule. L’été 1975 sera meurtrier : 145 personnes vont mourir d’insolations ou d’accidents.
Les autorités décidaient alors d’agir. Un personnage devait incarner le nouveau système mis en place. Plusieurs propositions verront le jour : « Ginette la girafe » qui voit de haut ou encore « l’oiseau Timothée » qui voit loin. Ce sera finalement Bison futé. Le petit bonhomme indien devient la mascotte des routes de vacances.
Des communiqués précisaient : « Plus que quelques jours avant la grande ruée vers le soleil et déjà l’angoisse des encombrements vous étreint la gorge. Mais moi, Bison futé, je vous aiderai ! » Le slogan, lui, était clair : « Suivez les flèches de Bison futé et préservez vos nerfs ! »
1976 : le grand chassé-croisé des vacances
2024 - 00:00 - vidéo
Les indications du personnage au bandeau à plumes permettent de décongestionner les routes en proposant des itinéraires bis et en conseillant sur les heures de départ. Toutes ces informations sont désormais reprises par les médias et disponibles sur le site et l’application de Bison futé avec le trafic en temps réel sur tout le réseau routier national.
