Loups et éleveurs, 25 ans de guerre
360 : c'est le nombre de loups en France en 2017 [Data 1]. Les loups sont le cauchemar des éleveurs. L'animal, disparu en France, depuis les années 30, est réapparu en 1992 en provenance d'Italie. Depuis, les attaques contre les troupeaux ont explosé. Exemple dans les Vosges en 1994 : " Au début, première fois qu'il est venu là. Il y avait 14 moutons d'allongés. La deuxième fois, quatre. La troisième fois, un seulement. Maintenant, il ne fait pas dix mètres pour attraper un mouton. Il rentre dans le troupeau, il en choppe un, terminé". Selon le gouvernement, depuis 2000, le nombre de bêtes tuées par les loups a été multiplié par 6 : de 1500 en 2000, le chiffre avait atteint 9000 15 ans plus tard [Data 2]. Certains éleveurs exaspérés et radicaux se disent prêts à prendre les armes, même si le loup est une espèce protégée. Comme en 1997, dans une manifestation dans les rues de Nice : " Il faut abattre le loup, directement, l'abattre complément [...] pourquoi ne pas tenter ça encore". 38% des 9000 bêtes tuées en 2015 provenaient des Alpes-Maritimes. C'est dans ce département que les pouvoirs publics ont tenté en 2000 de faire cohabiter loups et éleveurs. Sans grande réussite : "Dans un premier temps, ce plan prévoit un découpage des Alpes du Sud entre [...] où le loup serait protégé". " Concernant le corridor entre [...] on ne peut pas le canaliser, on ne le canalisera jamais". " Levée de bouclier également de la part des associations de défense [...] qui failli à sa parole extérieure et à sa propre loi". L'Etat indemnise les éleveurs en cas d'attaque mortelle ou ayant causé des blessures aux troupeaux. Un budget pour l'Etat multiplié par trois, passé de 6 millions d'euros en 2010 à 18 millions en 2015 [Data 3]. Un montant jugé trop élevé par le gouvernement actuel. Le nouveau plan loup 2018-2023, dont la concertation publique se termine le 29 janvier prochain, imposera de prendre des mesures de précaution, comme des clôtures ou des chiens de protection. Un surcoût pour le moment rejeté par les associations d'éleveurs. La guerre des loups risque de continuer encore longtemps.
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Générique | Rédacteur en chef : Richard Poirot |